Bonsoir,
Absorbé par la lecture
La délation dans la France des années noires sous la direction de Laurent Joly, quelques réflexions nous permettent de mieux comprendre la différence entre délation et dénonciation.
En introduction, Laurent Joly écrit :
***** Depuis l'Antiquité, la notion de dénonciation implique une dimension péjorative, et les langues occidentales marquent presque toutes la différence entre « dénonciation » (fait de signaler un crime aux autorités à des fins judiciaires) et « délation » (dénonciation intéressée et méprisable) *****
Dans les faits, cette distinction est éminemment subjective. Le « dénonciateur » prétendra être animé des meilleures intentions. Tout comme, dans une dictature ou un régime autoritaire, une « dénonciation » que nous pourrions considérer comme vile et calomnieuse c'est-à-dire une « délation » est non seulement admise mais souvent encouragée.
Bref, la dénonciation reste un phénomène complexe à appréhender dans les motivations de ses acteurs.
Notons aussi qu'en droit, la notion de délation n'existe pas. La dénonciation est une information qui désigne l'auteur supposé d'un crime ou d'un délit. La non-dénonciation peut, dans certaines circonstances, être punie, de même que la dénonciation calomnieuse [*]
Bien cordialement,
Francis.
[*] Jean-François Gayraud,
La Dénonciation, PUF, 1995