Le commissaire Porte et l'épuration - La Tondue : 1944-1947 - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

La Tondue : 1944-1947 / Philippe Frétigné et Gérard Leray

En réponse à
-1Charles Porte de Gérard Leray

Le commissaire Porte et l'épuration de Francis Deleu le mardi 06 mars 2012 à 16h09

Bonjour,

Pour une meilleure compréhension de la personnalité du commissaire Porte, rassemblons ce qui a déjà été écrit au fil des mois :
- Et Charles Porte

- Qui était Charles Porte (lien déjà mentionné par Lebel)

- Le dossier Charles Porte

Poursuivons nos recherches !

Au chapitre « L'épuration de la police », Philippe Bourdrel, L'épuration sauvage, éditions Perrin, collection Temps, (pp 682/684) relate le parcours du commissaire Porte. Philippe Bourdrel cite les cas de policiers à la fois résistant et restés aux ordres de leur hiérarchie. Ecoutons Bourdrel :
(...) l'affaire du commissaire Porte confirme les problèmes qu'eurent à affronter les policiers de haut niveau pendant la « drôle de guerre » et l'Occupation et montre la difficulté à les résoudre par des réponses simples. Cette remarque peut d'ailleurs être étendue à toute l'administration de 1940 à 1944. Or le commissaire Porte en fit personnellement la pénible expérience, qui manqua certainement de peu le peloton d’exécution ou l’exécution sommaire.

Le commissaire Porte est en poste à Chartres depuis juillet 1939, Jean Moulin étant alors préfet d’Eure-et-Loir. En janvier 1940, soit après la déclaration de guerre – le parti communiste a été dissous en septembre 1939 par le gouvernement Daladier -, il fait arrêter un militant métallurgiste dont les activités sont jugées dangereuses pour la Défense nationale. Consulté sur l’opportunité de cette arrestation, Jean Moulin, dont l’accord était de toute manière nécessaire, donne son aval.

Le commissaire Porte se dévoue tant et plus en faveur des populations lors de l’exode et connaît à cette époque Frédéric-Henri Manhès, ami de Pierre Cot et bientôt collaborateur de Jean Moulin dans la Résistance. Quand Moulin est révoqué par le gouvernement de Vichy, il lui fait savoir qu’il tient à garder le contact avec lui. Moulin lui demande de rester à son poste où, lui assure-t-il, il sera bien placé pour rendre des services. Ce pronostic est vite confirmé puisque le commissaire entre en relation avec le B.O.A. [*] et participe, notamment, à un parachutage d’armes à Meslay-le-Grenet, à quinze kilomètres de Chartres.

Cependant la situation commence sérieusement à se compliquer pour le commissaire Porte. En mars 1942, en effet, une bouteille d’essence enflammée ayant été déposée devant la Librairie allemande de Chartres, les auteurs de l’attentat sont arrêtés par la police française et conduits au commissariat où ils sont interrogés. Ils sont jugés, quatre d’entre eux condamnés à mort et fusillés, le 30 avril, à Chartres.

Porte, toujours en poste à Chartres, poursuit ses activités dans la Résistance. Le 12 mai 1943, il est révoqué par Vichy, se planque à Neuilly-sur-Seine, et, gardant toujours le contact avec Jean Moulin, entre au service de sécurité du C.N.R.[**] qui lui confie des missions importantes. Il est arrêté, « balancé » par un de ses confrères, interrogé, interné à Fresnes, déporté le 27 avril 1944. Le 7 mai 1945, il revient, squelettique, de Buchenwald. Mais à peine a-t-il renoué avec la vie normale qu’il reçoit en guise de réception d’accueil, un mandat d’amener du juge d’instruction de Chartres agissant à la suite d’une plainte du Comité départemental de libération d’Eure-et-Loir.
Comprenant, bien évidemment, les motifs de la procédure dont il est l’objet, le commissaire Porte décide de replonger dans la clandestinité. Des indices ne trompent pas son instinct de professionnel, il sait qu’il est suivi, aussi va-t-il de cache en cache, frappe à toutes les portes possibles, obtenant notamment de l’aide de Laure, la sœur de Jean Moulin. Il apprend qu’on le recherche, entre autres lieux, à Marseille où l’on est venu interroger sa première femme.

En 1951, le commissaire Porte sort de l’ombre. Réintégré dans la police, il est nommé à Melun en 1951. Médaillé de la Résistance, il est fait officier de la Légion d’honneur. Le parti communiste trouva d’autres occasions de se rappeler au souvenir du commissaire dans ses nouvelles fonctions, mais on n’était plus au temps de la justice arbitraire.
Bien cordialement,
Francis.

Ndlr

[*] B.O.A. - Bureau des Opérations Aériennes
[**] CNR - Conseil National de la Résistance

*** / ***

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