Une manière de tacler Bevin, aussi - Le Brise Glace - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre

Le Brise Glace / Victor Suvorov

En réponse à -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1De plus... de françois delpla

Une manière de tacler Bevin, aussi de Nicolas Bernard le mardi 04 octobre 2011 à 00h38

Oui, ton explication me semble plus convaincante. Je pense finalement que l'on peut hasarder une dernière remarque sur les déclarations de Churchill, pour les réintégrer dans le contexte de sa passe d'armes avec Bevin, son ancien Ministre du Travail du gouvernement d'union nationale, devenu, en 1945, Ministre travailliste des Affaires étrangères.

Churchill, en effet, n'a pas épargné le gouvernement travailliste qui lui a succédé en 1945 à la tête du pays. S'il partage avec Bevin un fervent anticommunisme, il a désapprouvé l'abandon de l'Empire, le bradage des "joyaux de la Couronne", notamment le retrait des Indes et de Palestine. D'où ses critiques acérées de ce 26 janvier 1949, cette ironie mordante sur le "pari téméraire" de Bevin, qui a misé son avenir politique sur la résolution du problème palestinien.

A quoi Bevin réplique par un coup bas : Churchill, après tout, a bien soutenu mordicus les Russes blancs dans la guerre les opposant aux Rouges, avec le résultat que l'on sait. La pique fait allusion à l'un des pires revers politiques de Churchill, dans la mesure où, d'une part, il a été discrédité par les victoires remportées par les Bolchéviks, et, d'autre part, il est passé, auprès de l'opinion publique et de la classe politique, pour un dangereux va-t-en-guerre, alors que la Grande-Bretagne, après la boucherie de 14-18, ne songeait qu'à panser ses effroyables blessures. Pour s'être trop exposé, il a connu une sévère crise de popularité, laquelle a embarrassé ses soutiens conservateurs, sachant qu'il s'était alors retrouvé en ligne de mire des Travaillistes.

L'attaque de Bevin, en cette année où Mao va prendre le pouvoir en Chine, et où l'U.R.S.S. va bientôt se doter de l'arme atomique, n'en étonne pas moins. Le Ministre britannique est en effet un anticommuniste de longue date, au point de verser dans l'antisémitisme lorsqu'il assimile Juifs et Révolution mondiale (cette aversion envers les Juifs entachera sa gestion de la crise palestinienne). Sans doute a-t-il cherché, essentiellement, à ramener Churchill à cette image de trublion, de rêveur doux-dingue, qui lui a longtemps collé à la peau.

Churchill n'ignore pas l'anticommunisme de Bevin, et son expérience l'a déjà amené à abattre de telles critiques à bout portant. C'est pourquoi il faut peut-être voir dans son regret public que le bolchévisme n'ait pas été étranglé à la naissance une manière de tacler son adversaire politique, en lui rappelant qu'il est plus vieil anticommuniste que lui, qu'il s'est profondément investi à ce titre, et qu'à supposer qu'il ait été alors écouté, mieux : suivi, par les Britanniques - dont le parti travailliste auquel appartient Bevin - le monde ne s'en porterait que mieux. Bref, ce puceau de Bevin, en s'exprimant sur un tel sujet, serait mieux avisé "de la fermer avant de l'ouvrir", vu l'ancienne attitude de son propre Parti.

En outre, Churchill saisit la perche que lui tend maladroitement le Ministre britannique des Affaires étrangères pour polir, comme toujours, sa statue d'homme d'Etat énergique et visionnaire, de Vieux Lion toujours à l'affût, d'homme virilement capable de prendre des risques pour lui-même au nom de la civilisation. Après avoir assimilé Bevin à un minable parieur de courses hippiques, Churchill se paie ainsi le luxe de renforcer son aura de leader exceptionnel. Le propos est d'autant plus percutant qu'en précisant que la destruction du bolchévisme aurait empêché la survenance de la Deuxième Guerre Mondiale, il semble suggérer qu'elle aurait également prévenu le déclenchement de la suivante, à savoir la Troisième, alors dans toutes les têtes.

Le Vieux Lion, qui allait sur ses 75 ans, n'avait pas encore perdu toutes ses griffes. Loin de là.

*** / ***

lue 1514 fois et validée par LDG
 
décrypter

 

1 Finalement... de françois delpla 04 octo. 2011 05h03
2 Pensées... ; de CLASS Christian 05 octo. 2011 17h54
3 des noms ! de françois delpla 05 octo. 2011 18h22
4 Vous êtes ... de CLASS Christian 06 octo. 2011 17h19
5 eh bien... de françois delpla 06 octo. 2011 18h09
6 Sympa, mais... de Nicolas Bernard 06 octo. 2011 20h16
6 Cochonneries ... de CLASS Christian 07 octo. 2011 16h59
7 Mais enfin ! de Léon BEL 07 octo. 2011 18h19
8 il l'a déjà fait de françois delpla 07 octo. 2011 18h23
1 N ' oublions quand même pas que ... de CLASS Christian 06 octo. 2011 17h13
2 Deux remarques de Nicolas Bernard 06 octo. 2011 17h28
3 ben mon colon... de françois delpla 07 octo. 2011 08h13
4 en tout cas... de françois delpla 07 octo. 2011 14h37
5 J ' ai tendance à répondre ... de CLASS Christian 07 octo. 2011 17h06
4 Je vous ai déjà dit ... de CLASS Christian 07 octo. 2011 17h03
5 je vous en prie... de françois delpla 07 octo. 2011 17h26
6 Insultes ? de CLASS Christian 07 octo. 2011 17h47
7 J'ai cru voir que vous me traitiez de stalinien de françois delpla 08 octo. 2011 10h04
8 Insultes ( suite ) de CLASS Christian 11 octo. 2011 21h04
9 dommage... de françois delpla 12 octo. 2011 05h56


 

Participer à l'ensemble du débat sur Le Brise Glace



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes