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| | Vichy dans la "Solution finale" / Laurent JolyEn réponse à -7 -6 -5 -4 -3 -2 Les Sperr-Betriebe de Francis Deleu le vendredi 11 mars 2011 à 18h08
Bonsoir,
A propos des Sperr-Betriebe, j'écrivais sur le forum à François Delpla : C'est ce que déclara également Pierre Cathala, ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, comme argument pour sa défense. Les entreprises "S" ou plus précisément les Sperr-Betriebe sont une initiative exclusivement allemande imaginée et conçue par Albert Speer. En organisateur pragmatique de l'Economie nazie, Speer avait conclu que :
- la productivité d'un ouvrier français dans un environnement familier était supérieure à la productivité d'un ouvrier français (volontaire ou requis) travaillant en Allemagne;
- le coût salarial : pour attirer les volontaires, le coût horaire était fixé par les Allemands à un montant toujours supérieur à celui proposé en France;
- les frais d'entretien : l'hébergement, la nourriture, etc... des travailleurs français étaient à charge du budget allemand.
- les bombardements : les ouvriers les plus qualifiés étaient occupés dans les usines sensibles, cibles des bombardements alliés. Il fallait préserver cette main-d'œuvre utile à l'effort de guerre.
Bref, Albert Speer pratiquait ce que nous appelons aujourd'hui la délocalisation visant à réduire les frais d'exploitation.
Notons encore que les Sperr-Betriebe ont essaimé dans tous les pays occupés en fonction des besoins en main-d'œuvre disponible dans le cadre défini ci-dessus. Vichy ne bénéficia d'aucun traitement de faveur. J'ajouterai encore une autre raison, en réalité la principale à l'origine des Sperr-Betriebe.
Lorsque Fritz Sauckel, le pourvoyeur de main d'œuvre, réclame 500.000 ouvriers français et ensuite 1,4 million, Albert Speer, en technocrate pragmatique et lucide, se rend compte que les exigences de Sauckel désorganiseraient les entreprises, perturberaient la production et finalement nuiraient à l'Allemagne. Speer, en conflit avec Sauckel, parvient toutefois à substituer cette politique brutale de réquisitions par une politique beaucoup plus habile. En maintenant la main-d'œuvre sur place, il oblige les entreprises des pays occupés à travailler comme sous-traitants, évite les réactions négatives des pays occupés et, comme nous l'avons vu plus haut, allège les charges incombant au budget du Reich. Et - ahurissant - Speer n'a pas été contraint d'imposer ce mesures. Vichy est allé au-devant du projet qui s'est concrétisé par les accords Speer-Bichelonne de septembre 1943. Comme le précise Nicolas Bernard, le bilan sera désastreux pour l'économie française et accablant pour le régime de Vichy. Plus de la moitié de la population active soutiendra l'effort de guerre allemand. Vichy en croyant protéger sa main-d'œuvre, la mettra en définitive au service du Reich.
Bien cordialement,
Francis. |
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