En continuant d'étudier à fond l'action de Walter schellenberg à charge et à décharge (mais la décharge sent de plus en plus le gaz), je suis amené à considérer l'action du Brigadier Masson. Il est évident que Masson était un patirote suisse sincère. Le patriotisme cependant n'a malheureusement pas empêché un certain nombre de français de basculer dans la collaboration active civile ou militaire. Staline ayant eu depuis avant même la guerre d'Espagne des visées impérialistes sur l'Europe, certains patriotes de divers pays, se sont appuyés sur les nazis pour combattre cet impérialisme.
Alors Le Brigadier Masson dans tout cela? Alors qu'il a témoigné sous serment qu'il n'avait pas revu Schellenberg après 1943 (témoignage antérieure à son soutien avec le dr Lang), il figure dans le dossier de défense de schellenberg qu'à la demande de Masson, il a fait libérer en 1945 la famille du général Giraud qui était détenue comme otage (une de ses filles est d'ailleurs morte pendant cette détention).
Comme schellenberg fut coutumier du fait (kidnapping et négociation en utilisant les otages comme monnaie d'échange à son profit), le petit mot de Giraud témoignant en sa faveur est accablant non seulement pour lui mais aussi pour le triangle Dulles (avec qui Giraud était lié), Masson, Schellenberg.
Alors posons nous la question (à laquelle je n'ai pas encore de réponse) "et si Masson était un faux naïf?". Ses écrits prêchent contre cette théorie mais les dates des dits écrits sont de nature à générer un doute sérieux. Après tout, en ces temps judiciaires troublés, ne valait-il pas mieux passer pour un con que pour un salop. Le procédé est tellement proche de celui utilisé par schellenberg avec Felix Kersten que cela sent la prestidigitation de schellenberg à plein nez. Le procédé se retrouve encore avec les interrogateurs du camps 020 qui veulent faire passer schellenberg pour un ignorant et une personne pas aussi maline que présentée. Or on sait que schellenberg qui a écrit le plan de contrôle de l'Angleterre qui devait être envahie, connait intimement les institutions anglaises. Peu importe de savoir s'il a berné les anglais (ce qui est peu probable et ne ressort pas des rapports d'interrogations) ou si ces derniers ont justifiés ainsi le deal qu'ils ont clairement passé avec schellenberg. Ces éléments ne constituent certes pas des preuves mais ils semblent ouvrir une piste qui n'a pas été réellement ou pas complètement explorée.
De même qu'il n'y avait pas une France, il n'y avait pas une Suisse ou une Angleterre (Churchill était sensible au sort des juifs alors que l'on peut douter, preuves à l'appui, que Sir Anthony Eden l'ait été), ou une Italie... voire même une Allemagne
Il me semble que l'histoire mérite que l'on continue à creuser sur Masson et Guisan mais ce n'est pas mon sujet d'étude. Je suis par contre disposé à fournir les documents en ma possession à tout chercheur sérieux et impartial (au moins dans ses objectifs). |