Bonsoir,
La politique et les courants d'opinions en Belgique sont d'une rare complexité…. y compris pour les natifs du royaume.
A titre d'exemple, pendant le Seconde Guerre mondiale, ma bonne ville en Brabant flamand se distingua comme lieu de rassemblement de mouvements nationalistes flamands et nids de résistance à l'occupant. Un journal clandestin,
De Vrijschutter (Le Franc-tireur) [*] y était imprimé et largement distribué (jusqu'à 17.000 exemplaires par numéro). L'originalité du journal était paradoxalement d'être à la fois violemment antinazi et profondément "
Vlaamsvoelend" (intraduisible ou alors par Flamand de conviction) avec parfois des accents dignes de nos politiciens actuels ... sans prôner pour autant le séparatisme.
La devise en en-tête de chaque numéro du journal était :
Wij willen geen Duitsche taal, geen Duitsche cultuur, geen Duitsche dwingelandij. Wij willen onszelf zijn en blijven: vrije Vlamingen in een vrij België(
Nous ne voulons pas de la langue allemande, ni de la culture allemande, ni de la tyrannie allemande. Nous voulons être nous-mêmes et le rester : Flamands libres dans une Belgique libre).
Bien cordialement,
Francis
[*] "
De Vrijschutter" était l'une des 567 feuilles clandestines publiées en Belgique occupée. La plus connue fut "
La Libre Belgique" clandestine.
A titre de comparaison, la presse sous la botte, soumise à la censure de la
Propaganda-Abteilung, comptait 26 journaux.
Notons encore que sur les 12.128 Belges reconnus comme membres actifs de la presse clandestine, plus de 2.000 le payèrent de leur vie.