La Suisse, l'Allemagne et les Juifs en cas de victoire allemande en 1940-1941 - La Suisse et la guerre 1933 - 1945 - forum "Livres de guerre"
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La Suisse et la guerre 1933 - 1945 / Werner Rings

En réponse à -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1ma réponse est oui... de Christian Rossé

La Suisse, l'Allemagne et les Juifs en cas de victoire allemande en 1940-1941 de Nicolas Bernard le jeudi 19 août 2010 à 10h27

> Vous persistez à confondre deux « problèmes juifs » de
> natures différentes.

Lorsque je re-causais des négociations germano-suisses de 1938, c'était, en l'occurrence, dans l'intention de réfuter votre argument, très idéaliste sans doute, mais peu crédible, tiré des institutions démocratiques de la Suisse (!). En substance, selon vous, la Suisse ne serait pas allée plus loin que ce petit détail qu'est la lettre "J" sur les passeports des ressortissants allemands de confession juive et le blocage de ces mêmes réfugiés juifs, parce que... la démocratie y fonctionnait.

Je vous repose la question : un gouvernement, démocratique ou pas, qui commence à sombrer dans pareille ignominie, sera-t-il vraiment enclin, par la suite, dans un contexte international qui lui sera encore plus défavorable, à ne pas céder, de manière plus ou moins progressive, sur le reste ?




> Le gouvernement suisse a certes
> œuvré à la résolution de son « problème juif », lié
> encore une fois à l’immigration (voir mes développements
> précédents), mais de là à évoquer un « zèle » dans la
> radicalisation d’une solution au « problème juif »
> hitlérien, non !

Extrait du Rapport de la Commission Bergier (Rapport, op. cit., p. 82) :

« Si les documents ne permettent pas de se prononcer avec une certitude absolue sur la question de savoir qui, des Allemands ou des Suisses, a proposé un tampon "J" pour les Juifs dans les passeports allemands, ils établissent clairement que l’initiative et la dynamique qui ont fini par aboutir à ce signe discriminatoire sont du côté suisse. C’est la Suisse qui était à la recherche d’un moyen lui permettant d’identifier et de contrôler une population spécifique : les Juifs allemands et autrichiens que les nazis persécutaient et poussaient alors à l’émigration hors du Reich. »


Les dirigeants fédéraux savaient parfaitement qu'ils contribuaient à l'emballement de la législation antisémite allemande. C'était, pour eux, un moyen de ne pas remettre en cause leurs relations de bon voisinage avec le Reich, comme je l'ai déjà expliqué.

Or, la lettre "J" sur les passeports allemands tient compte d'une définition de la notion de "Juif" telle qu'elle résulte... des lois de Nuremberg de 1935.

De surcroît, la lettre "J" sur le passeport s'ajoute à un décret en date du 17 août 1938 prévoyant que les Juifs de sexe masculin devront insérer, sur leurs papiers d'identité, le prénom Israël, et les Juifs de sexe féminin le prénom Sarah, cette législation visant précisément à accentuer le marquage des Juifs par l'adjonction de prénoms qui, dans l'imaginaire nazi, ne peuvent signifier autre chose qu'une référence au judaïsme. C'est que l'année 1938, qui voit se rapprocher les risques de conflit, pousse le Reich à identifier, pour mieux ficher et exclure, les Juifs d'Allemagne et d'Autriche.

Dans ce contexte, les négociations avec la Suisse sont aussi un moyen, pour le Führer, de compromettre davantage autrui - en l'espèce : pas uniquement sa propre administration, mais aussi un Etat étranger - dans la mise en oeuvre de sa propre politique.

Bref : dès 1938, la Suisse, Etat souverain, applique une législation étrangère, antisémite, tout en contribuant à la durcir. Telles sont les "fonctions démocratiques" dont vous nous vantez tant les mérites.




> Le fait qu’il y ait eu négociations
> entre l’administration suisse et les Allemands, qui ont
> abouti au « J », montre bien que ce n’est pas le cas.

Sans commentaire.




> La Suisse a cru défendre ce qu’elle croyait être ses
> intérêts. A tort, bien sûr. Elle n’a pas cherché à jouer
> le jeu allemand, même si avec le recul, il s’avère
> qu’elle l’a effectivement joué. On ne saurait parler de
> zèle dans ces conditions.

Note du Conseiller fédéral Giuseppe Motta au chef de la Division des Affaires Etrangères, Pierre Bonna, le 4 octobre 1938 : "le Conseil fédéral a approuvé à l’unanimité l’accord avec l’Allemagne. Il a également (toujours à l’unanimité) voté le communiqué. M. Rothmund peut donc tranquilliser les petits scrupules qu’il avait encore" (Commission Bergier, Rapport, ibid., p. 83).




> Par ailleurs, parler de « temps de paix » en 1938, et le
> souligner, en parlant des relations entre le Troisième
> Reich et la Suisse, pays à majorité germanophone, alors
> que le premier vient d’annexer l’Autriche, pays voisin,
> et qu’Hitler parle depuis des années de rassembler les
> peuples germaniques dans une Grande Allemagne, n’apporte
> rien à la discussion.

Au contraire, c'est même un point fondamental, et je m'étonne que vous ne le réalisiez pas. Nous sommes en 1938, l'Allemagne n'est pas encore devenue maîtresse du continent européen, et la Suisse, déjà, opère des compromis en matière d'antisémitisme international et, déjà, se compromet auprès du Reich. Imaginez, encore une fois, dans un contexte où la France, l'Angleterre et l'U.R.S.S. sont vaincues...




> Enfin, vous ne répondez pas à mes questions.

Ah bon ? Vos questions étaient : "Jusqu’où pensez-vous que la Suisse serait allée ?" J'ai répondu. "Comment le voyez-vous concrètement ?", s'agissant du discours de Pilet-Golaz : j'ai également répondu.




> Dans l’hypothèse d’un Reich millénaire accompli, votre
> question est triviale. Il n’y aurait plus eu de Suisse.
> Dans l’hypothèse d’une Europe dans laquelle la Grande-
> Bretagne est restée indépendante, car ni battue sur mer,
> ni dans les airs (vous parliez d’une victoire au
> printemps 1940) et dans laquelle l’Espagne, le Portugal,
> la Suède, l’Italie - qui non envahie par l’Allemagne, car
> non vaincue par les Alliés, aurait continué d’appliquer
> une politique antisémite non exterminatoire -, la Grèce -
> qui aurait rejeté les Italiens à la mer sans intervention
> de Hitler, car ne pouvant pas servir de tête-de-pont
> alliée dans le flanc droit de Barbarossa -, se seraient
> maintenus. Dans l’hypothèse d’un monde où les USA
> auraient soutenu les pays européens indépendants et les
> résistances intérieures, car en guerre contre l’Allemagne
> après Pearl Harbour. Oui, je le pense.

Ne déviez pas : je cause, moi, de la situation découlant d'une paix à l'Ouest en 1940, suivie d'une victoire allemande sur l'U.R.S.S. l'année suivante. Merci de rester dans les limites du sujet.




> Je pense aussi qu’une domination allemande durable sur
> l’Europe était impossible, même avec une défaite de la
> Grande-Bretagne,

Mille années de nazisme, sans doute pas. Mais, disons, vingt à cinquante ans, n'est-ce pas amplement suffisant pour faire disparaître onze millions de Juifs, sachant que plus de la moitié d'entre eux avaient été exterminés jusqu'en 1945 ?




> et je n’aime pas l’uchronie, non pas
> parce qu’elle est difficile, mais simplement parce
> qu’elle est relève du contrefactuel et que, dans mes
> recherches, je tente déjà, à mon échelle et dans la
> mesure du possible, d’établir des faits et de les
> expliquer, ce qui, là par contre, est souvent difficile.

1) Ce qui ne vous empêche pas de pratiquer l'uchronie, supra.

2) ... et c'est parfaitement normal, dans la mesure où elle est indispensable pour tenter d'évaluer le caractère fondé ou non d'une politique, d'une attitude, d'une décision (Munich, l'armistice de 1940, etc.).

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