Compléments plus ou moins inédits - Histoire élémentaire de Vichy - forum "Livres de guerre"
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Histoire élémentaire de Vichy / Amiral Auphan

En réponse à -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1La mission Rougier vue par Michel Boisbouvier... de Nicolas Bernard

Compléments plus ou moins inédits de françois delpla le samedi 27 février 2010 à 21h36

J'ai un peu avancé depuis les publications auxquelles tu fais référence, mais pas tout publié. Après le Mandel, je comptais faire un livre sur les premiers mois de Vichy, jusqu'à l'avènement de Darlan, et j'ai engrangé pas mal d'archives anglaises sur Rougier en novembre et Dupuy en décembre... et puis les hasards et les éditeurs m'ont concentré sur Mers el-Kébir.

Il y a vraiment un moment où Churchill attend beaucoup de ses combinaisons. Il faut se souvenir qu'il est très démuni face à un Hitler dont il n'est pas écrit dans le marbre qu'il va fondre sur l'URSS et qui pourrait en lieu et place couper le robinet du pétrole en Irak (et va faire mine de le faire en avril 41). Le 13 décembre avait été plus ou moins convenu, vers cette date-là, avec Rougier, et le fait qu'il ait lieu fait grosse impression à Londres (alors que c'est Hitler qui fixe la date, avec sa risible -avant tout pour lui-même- affaire du retour des cendres de l'Aiglon). Non sans raison puisqu'il y a à Vichy une tentative sérieuse de se transporter à Alger, le 31 décembre (inédite sauf dans mon Mandel, dont le héros fait partie des personnes mises en route... mais pour lui ça se termine en eau de boudin à Aubenas; le maître d'oeuvre de l'opération était Peyrouton... qui était aussi celui de l'arrestation de Laval).

Churchill a fait des offres sérieuses de mise en défense commune de l'Afrique du Nord (en détournant les renforts destinés à la Libye)... et sans doute même la très curieuse affaire de l'arrestation à Londres de l'amiral gaulliste Muselier, le 2 janvier, décidée par lui seul au vu de pièces truquées avant que les services aient pu vérifier, est une manière de dire à Vichy (et à Weygand) qu'il n'est pas marié avec de Gaulle.

Et puis tout retombe... puisque Hitler mène le jeu. Il s'est assuré de Darlan (c'est probablement lui qui fait capoter le transfert du 31) et on voit Churchill, au mois de janvier, de plus en plus sceptique, et sur Pétain, et sur Weygand. L'avènement de Darlan en février ne le surprend pas... et le dégoûte durablement des contacts avec Vichy.

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