L'armement des chars - Le procès de Riom - forum "Livres de guerre"
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Le procès de Riom / Pierre Béteille

En réponse à -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4* -3 -2*
-1quant au char B1 de arcole

L'armement des chars de Grozibou le lundi 05 mai 2008 à 14h27

Sans être spécialiste des chars, je suis pour ainsi dire obligé de m'y intéresser d'assez près car j'étudie la Campagne de France (celle de 1940 !).

Pour avoir lu de nombreux récits allemands (dans le texte : non traduits, donc non charcutés), je peux vous dire que les soldats allemands avaient une trouille noire de tous les chars français - qu'ils appelaient "chars" comme les Français appellent ceux d'en face, ou plutôt les divisions blindées allemandes, "Panzer" en prononçant ridiculemant "pan-zêêêêêêr" - et en particulier du "char B", comme ils disaient. Cette trouille se retrouve encore aujourd'hui dans les récits et dans les ouvrages historiques allemands, et elle était parfaitement justifiée. Le Panzer IV, armé d'un 75 (souvent à tube court, donc moins eficace) et raisonnablement blindé, était le seul modèle allemand méritant le nom de "char" mais il n'y en avait que quelques centaines (sur env. 3 000 véhicules à chenilles) et il ne pouvait ni tout faire ni être partout à la fois. Même de nos jours, les auteurs allemands parlent des chars français avec le plus grand "respect" (Respekt), comme ils disent) : ils savent que c'étaient tous des adversaires redoutables sauf, pour leurs propres blindés, le Renault 35 à canon court.

Le blindage des chars (utilisons ce mot exagéré, faute de mieux...) allemands était insuffisant, y compris pour le IV. Leur armement, deux mitrailleuses légères pour env. mille Panzer I et une mitrailleuse plus un canon de 20 mm inefficace contre les chars pour env. mille Panzer II, l'était aussi. Seuls les chars tchèques capturés ou produits pour l'occupant donnèrent aux PD (Panzerdivisionen - PzD si vous préférez!) le minimum de puissance indispensable. Le pire ennemi de l'Armée française ne fut pas le char allemand mais la bêtise insondable, l'incapacité et la LENTEUR inouïe des chefs militaires français, du généralissime jusqu'au général de brigade au moins, voire jusqu'au commandant... Si les Allemands leur avaient obligeamment laissé 6 mois pour réagir à chaque attaque, ils seraient parvenus, comme en 16-17, à concentrer leur artillerie et leurs "gros bataillons" pour achever le massacre total de la population française, dont ils se foutaient complètement. Cent mille morts? On en envoie cent mille autres, "des troupes fraîches", et ainsi de suite jusqu'à épuisement.

Le char B était armé non d'un canon de 37 en tourelle comme l'excellent char léger Renault 35 (tantôt à tube court, inefficace contre les chars, tantôt à tube long, efficace contre tout char allemand), mais d'un 47, une arme excellente et très efficace, la même que sur le Somua (la tourelle leur était commune).

Les gros défauts des chars français étaient la conséquence directe de leur doctrine d'emploi (soutien de l'infanterie, exclusivement) lors de leur conception : très peu avaient la radio (un outil indispensable dans le combat entre chars) et leurs réservoirs étaient trop petits, d'où des ravitaillements trop fréquents, souvent problématiques et souvent impossibles, d'où des pertes stupides, même hors combat. A quoi bon avoir un grand réservoir et pouvoir couvrir 400 km puisque ces chars devaient accompagner l'infanterie, lui servant d'artillerie d'appoint mobile et à l'abri des balles! Les chefs de chars, dans les tourelles, devaient communiquer par signes, le buste et la tête à l'air : on imagine la réaction des méchants Allemands! Ces défauts n'étaient pas inhérents aux chars français : si l'Etat-Major avait demandé des réservoirs donnant 400 km d'autonomie et la radio dans chaque char, nul doute que les fabricants auraient satisfait ces demandes sans perte d'efficacité par ailleurs (blindage, armement). Ils ont fabriqué ce que les vieux c... chibanis de l'Etat-Major avaient demandé, et même des chars qui pouvaient presque tous se mesurer, en général très largement, à tous les chars allemands, ou prétendus tels : sur 3 000 engins allemands, 2 000 Panzer I et II n'étaient (officiellement, en Allemagne) que des chars d'exercice, de véritables boîtes de conserves que le moindre canon, voire fusil antichar (répandu dans l'infanterie britannique), détruisait sans aucun problème. Par ailleurs, la France possédait deux excellents canons antichars : de 25 et de 47 mm, et ils ont fait leurs preuves, sans parler du 75 de campagne, très répandu et capable de détruire le Panzer IV sans problème, ce qu'il fit souvent. Ce qui manquait aussi aux chars français, contrairement aux allemands, c'était des équipages bien entraînés (problème permanent de l'Armée française : ces Messieurs les généraix ne s'intéressent pas à l'entraînement de leurs troupes ; j'en ai fait moi-même l'expérience comme simple soldat puis comme officier, 21 ans après la terrible leçon de 1940!). Les équipages de chars allemands, eux, avaient été très bien entraînés, notamment au combat entre chars. Cela suffit souvent à faire la différence (cf. les guerres israélo-arabes).

L'excellent canon de 47 en tourelle du char B et du Somua était destiné à engager les chars ; le canon de 75 en casemate du B était destiné uniquement, ou principalement, à attaquer l'infanterie ennemie et les fortifications et il le faisait fort bien. Le 47 (à vitesse initiale élevée) suffisait largement contre tous les adversaires allemands. Ce qui compte, ce n'est pas de tirer un obus de gros calibre, c'est le pouvoir de pénétration de l'obus (à grande vitesse), d'où les obus-flèches fortement sous-calibrés, de nos jours : les canons de chars de 120 mm tirent des obus de calibre très inférieur, donc à vitesse très élevée (la différence de calibre étant comblée par des "sabots" largués à la sortie du canon) et "pointus" (obus-flèches), voire durcis à l'uranium appauvri (très contesté), "mais ceLA est une autre histoire", les obus sous-calibrés n'existant pas en 40.

Même avec leurs défauts, s'ils avaient été bien employés par des chefs à la hauteur, les chars français auraient infligé aux "Panzer" une terrible raclée. Cela s'est produit souvent mais les causes générales de la défaite franco-ANGLAISE sont trop connues pour insister.

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