Bonsoir,
On sait qu'après une défaite sanglante, il est toujours très difficile de retrouver avec précision Qui a ordonné Quoi; les décideurs de l'Etat-Major, qui dans le cas de Jubilee divergeaient en plus réellement sur l'opportunité d'envoyer des milliers d'hommes sur une zone côtière très bien défendue par les Allemands, ont alors tendance à se renvoyer l'échec de l'opération et ne vont pas s'avancer pour revendiquer publiquement leurs responsabilités dans un fiasco aussi terrible que celui auquel aboutit l'attaque de Dieppe. La position de "pistonné" de Lord Mountbatten ne fut-elle pas une bénédiction pour ses détracteurs ? Il aurait servi de bouc-émissaire assez idéal, non ? Je pose la question, car je suis étonné que Winston Churchill ait donné son feu vert à une opération aussi risquée... J'ai lu quelque part que Jubilee aurait pu avoir été conçu et lancé de façon "officieuse" et sans avoir l'aval de Winston... Est-ce réellement envisageable ? Même si on sait que la situation internationale de l'époque - parano et pressions de Staline, opinions publiques inquiètes des échecs sur les autres fronts, etc.- a pu pousser les Alliés à frapper un coup spectaculaire pour prouver leur détermination au combat, j'ai de la peine à comprendre le but strictement militaire de l'opération, à moins de croire que l'échec prévisible de Jubilee fit partie d'un plan d'ensemble... ? Car pour ce qui est des enjeux politiques, chez les autorités canadiennes en tout cas, la démonstration de Béatrice Richard est pertinente.
Cordialement,
René Claude |