L'histoire est souvent surprenante mais il y a tout de même des cas où elle coule de source, et alors les sceptiques ne sont rien d'autre que des coupeurs de cheveux en quatre.
Dans le rapport Hess-Hitler il n'y a vraiment aucune place pour des cachotteries, du moins du premier vis-à-vis du second. Le vol de Hess a sa logique -avoir le coeur net sur l'existence ou non en Angleterre d'un parti de la paix et si oui amorcer une négociation- et il est entièrement conforme à ce qu'on sait de la stratégie de Hitler ainsi que de ses buts. Mais la dissimulation aussi a sa logique, elle est même indispensable : dédouaner Hitler en cas d'échec de ce coup très risqué, ne pas inquiéter Mussolini et les autres alliés ou clients, à commencer par Vichy, empêcher jusqu'au bout Staline de savoir sur quel pied danser.
Les qualités de comédien de Hitler et ses habitudes en la matière ne sont pas non plus un scoop (cf. entre mille exemples :
).
Avec autant d'éléments convergents, on peut garder pour la forme un léger doute, mais ceux qui renvoient dos à dos l'hypothèse d'un Hitler complice et celle d'un Hitler pas au courant prennent un gros risque, et n'ont guère d'arguments. Pour ne rien dire de ceux, à ce jour peut-être encore majoritaires, qui embrassent la thèse du Hitler pas au courant, dont je me permets de rappeler l'origine de part en part nazie.
Bons baisers, sans moi !