Je lis moi (superficiellement, j'en conviens n'ayant pas lu l'ouvrage d'Esther Benbassa) la mise en garde contre les effets potentiels d'une concurrence victimaire de plus en plus évidente:
"Le modèle juif de la souffrance comme identité a en outre servi de paradigme à un certain nombre de revendications mémorielles qui se font de plus en plus tyranniques et qui nous entraînent dans une concurrence victimaire sans fin."
J'y lis également la mise en cause d'une certaine instrumentalisation mémorielle - s'appuyant sur l'horreur de l'holocauste - pour reconstruire l'histoire juive après-coup:
"L'histoire des Juifs n'a pas toujours été une histoire de souffrances, elle ne se limite pas à une succession de catastrophes. C'est surtout au XIXe siècle qu'on va, pour constituer une identité moderne qui résiste à l'épreuve de l'intégration, produire ce qu'on a appelé une « histoire lacrymale ». Cette tendance se développe plus encore, et non sans raison, après la Shoah, surtout à partir des années 1970, dans les milieux les plus sécularisés. Se met en place ce qu'un historien a pu appeler une « religion de l'Holocauste et de la Rédemption » - la rédemption étant associée à Israël."
Vous y voyez quant à vous une attaque contre la légitimité et l'existence d'Israël. Peut-être pis encore...
Qu'y puis-je ?
Désolé d'avoir répondu, motivé par la haine d'une partie de moi sans doute. |