Il est tout à fait exact que l’on connaissait bien De Gaulle à la fin de l’année 40, malgré le respect que j’ai pour Henri Amouroux. Et il y avait des journaux pour montrer la photo de ce « dissident ».

J’ai un repère pour situer ce croquis au moins avant le milieu de l’année 42 car ma vie avait changé à partir de cette date.
Vers le 25 décembre 1940 mes parents qui habitaient Villedieu sur Indre, sont venus à Chateauroux (13 Km toute une expédition par le train) pour m’acheter un dictionnaire Larousse. Dans la ville ils ont rencontré l’adjudant Roland Darneau, frère de ma mère (vous savez, le premier officier tué en Algérie)
Il leur a appris qu’il partait dans les prochains jours en Afrique du Nord. « L’état signalétique et des services » mentionnent qu’il a été affecté à Mascara au 2ème Chasseur d’Afrique le 13 janvier 1941. Une partie de l’armée d’armistice faisait de même. Mon père devait partir à Boufarik ( ce qui a été annulé )

À part 4 ou 5 sous-officiers qui ont abandonné l’armée . En fin 40 ils se sont « résigner » et ont regagné en zone occupée leur ville d’origine ( Melun ). « De Gaulle, les Anglais, c’est fichu », tous les autres était en attente sur ce qu’il allait se passer.

Une partie d’entre eux a été tué 3 ans plus tard en 1944 au maquis.
C’est mon oncle qui m’avait appris à dessiner un portrait avec de petits carrés.
Un an après j’étais en pension à Chateauroux et j’avais autre chose à faire que faire des petits carrés.

Dire que l’on a connu De Gaulle qu’à la libération est invraisemblable.
On écoutait Radio-Londres avec son brouillage. C'était, je croix, de 19h à 19h30," Les Français parlent aux Français" "Aujourd'hui 390 ème jour de la lutte des Français contre l'oppression " " Ce jour le général de Gaulle s'est entretenu avec le premier ministre Winston Churchil" etc, etc...Et tous les Français qui avaient un poste, écoutaient Radio-Londres y compris les collabos et surtout les collabos.