Enigme non résolue ? - Une jeunesse française - forum "Livres de guerre"
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Une jeunesse française / Pierre Péan

En réponse à -9 -8 -7 -6 -5 -4* -3 -2
-1A moins... de René CLAUDE

Enigme non résolue ? de Francis Deleu le samedi 03 mars 2007 à 13h10

Bonjour René, bonjour à tou(te)s,

*** Il est difficile de mettre en doute la validité des archives du SOE, ce service créé pour combattre le nazisme par tous les moyens en Europe occupée. Ou alors, il faut soupçonner les agents du SOE d'avoir falsifié les documents et leurs rapports, chose hautement improbable *** (René)

François Mitterrand et Pierre Péan ne conteste pas la validité du rapport officiel du SOE. Que disent-ils précisément ?

*** L 'histoire officielle prétend, elle, qu'il aurait voyagé à bord d'un bimoteur Hudson piloté par le commandant Hod­ges... Il a donc décidé de faire procéder à des recherches pour comprendre l'origine de cette extraordinaire disparité entre son souvenir et la "vérité historique", d'autant plus troublante qu'il est bien difficile de confondre Hudson et Lysander : le premier est un avion bimoteur Lockheed amé­ricain, d'une vingtaine de mètres de longueur, qui peut transporter une dizaine de passagers; le second est un monomoteur d'une longueur inférieure à dix mètres, capa­ble d'atterrir sur deux cents mètres et pouvant transporter deux, voire trois passagers dans des conditions très incon­fortables.

Examinons cette "vérité historique" exposée par l'his­torien officiel du SOE et les anciens de ce service : L'opération de cette nuit du 15 au 16 novembre 1943 portait le nom de code
« Conjurer » et était organisée par Henri Déricourt, un Air-Movement Officer spécialement chargé des atterrissages clandestins et des pick-up. Déricourt faisait partie de la section française du service "Action" britannique (SOE), dirigée; par le colonel Buckmaster. On sait aujourd'hui qu'il y avait beaucoup de monde dans les buissons entourant le terrain de fortune de Soucelles. Depuis quelques mois, en effet, le pilote Déricourt, trente-quatre ans, avait été "tamponné" par la Ges­tapo et avait accepté de collaborer avec elle. Il avait été en relation étroite avec le patron de la section IV , Karl Boe­melburg, puis avec son adjoint Kieffer quand le premier, en octobre 1943, avait été muté à Vichy. Kieffer, qui avait une confiance toute relative dans la sincérité de Déricourt, avait exigé de recevoir des informations détaillées sur les gens débarquant d' Angleterre et sur ceux qui y partaient. Il avait demandé et obtenu d'assister lui-même à l'opération avec des agents de la Gestapo munis de jumelles spéciales pour voir la nuit et disposés autour du champ où le Hudson devait se poser.

La Gestapo savait donc que François Mitterrand (sous son vrai nom ou sous un "pseudo" ?) allait s'envoler pour l' Angleterre. Est-ce à la suite de cette trahison que des agents de la Gestapo s'étaient présentés quelques jours auparavant à son domicile de Vichy pour l'arrêter ? Toujours selon la version officielle des membres du SOE, la Gestapo observe le débarquement de cinq ou six personnes. L'une d'elles, Fille-Lambie (officier de trans­mission de l'état-major de l'ORA pour la zone nord), embrasse Mitterrand, qu' il connaît de Vichy. Déricourt con­duit à vélos trois personnes vers la gare de Tiercé. Les autres sont acheminées sur celle d'Étriché. Toutes prennent le train qui remonte sur Paris par Sablé et Le Mans. Déri­court s'aperçoit en montant dans l'omnibus que des gestapistes sont installés à son bord. Il avise tout le monde de cette présence. Fille-Lambie et un autre descendront au Mans pour prendre un train à destination de Rennes. À la gare Montparnasse, Mennesson, Maugenet et Pardi seront arrêtés par la Gestapo.

François Mitterrand est bien monté ce soir-là dans un appareil partant pour Londres. Ses compagnons de voyage, selon les listes officielles du SOE, s'appellent Cammaerts, Chartrand, Mulsant, Barrett, Rechenmann, mais les noms de Muselier, du colonel Du Passage et de François Mit­terrand lui-même n'y figurent pas !

Après la guerre, Déricourt sera arrêté par la DST, con­vaincue de sa trahison; elle le rendra responsable d'un nombre très important d'arrestations qui se sont pour la plu­part terminées par la mort. Il fera dix-huit mois de prison à Fresnes et comparaîtra devant le tribunal militaire de Reuilly, en juin 1948 ; il sera acquitté, quarante témoins de qualité ayant plaidé sa cause. Parmi eux, les généraux Zeller et Ély, le colonel Fille-Lambie, devenu patron du service "Action" de la "Piscine", ses supérieurs du SOE, qui affirmeront que Déricourt les avait informés de ses relations avec la Gestapo, et... le ministre des anciens combattants de l'époque, François Mitterrand. Pour des raisons d' "emploi du temps", le ministre ne se sera pas déplacé, mais aura écrit une lettre se félicitant des services de l'équipe dirigée par Déricourt, qui avait assuré son vol à destination de Londres.

Après de multiples recherches, j'ai trouvé un document du SOE, intitulé
Movement of Bodies, envoyé au capitaine Lejeune et qui récapitule les mouvements des officiers de l'ORA entre la France et la Grande-Bretagne. On y apprend que Fille-Lambie et Courson sont partis pour la France le 15 novembre 1943, à bord d'un Lysander, et que François Mitterrand et Du Passage sont arrivés "par air" le 16 novembre. Comme il est établi par de nombreux docu­ments que Du Passage et Mitterrand ont effectivement voyagé ensemble, qu'ils sont bien arrivés en Angleterre le 16, il me paraît évident que François Mitterrand a bien embarqué à bord du Lysander qui a déposé Fille-Lambie.

La confusion provient du fait que ce même soir, à Soucelles, une autre opération pick-up a eu lieu avec un Hudson. En revanche, le souvenir du Président concernant le pilote ne correspond pas à la réalité. Déricourt était bien à Soucelles le soir du 15 novembre, il a bien fait monter à bord Morland et Du Passage - il n'y a pas trace du fils Muselier dans le document du SOE intitulé
« Movement of Bodies » -, mais il est resté sur le terrain.

Comment résoudre l'énigme si ce n'est en demandant à François Delpla, actuellement à Londres , de jeter un coup d'oeil dans les archives. §;-))

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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