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| | | | La description du livre
| | Les chasseurs noirs / Christian Ingrao Une critique dans Le Monde de René CLAUDE le samedi 09 décembre 2006 à 09h08Un extrait du recensement publié dans Le Monde où toute la pertinence du choix du titre apparaît clairement :
Les "chasseurs noirs" dont Christian Ingrao raconte la macabre épopée n'étaient pas destinés à accomplir les basses oeuvres du Troisième Reich. Petits délinquants, marginaux ou opposants politiques enfermés dans des camps de concentration, soldats condamnés pour indiscipline, ils n'avaient guère de raisons de servir le régime. Pourtant, quand ils furent incorporés à la brigade Dirlewanger, une unité SS créée en 1940 pour combattre les partisans opérant derrière les lignes allemandes sur le front de l'Est, ils semèrent une véritable terreur, incendiant des villages, violant et pillant sans relâche. En quatre ans, ces quelques centaines d'hommes tuèrent plus de 60 000 personnes - la moitié en Biélorussie -, dont une forte proportion de femmes et d'enfants. Pourquoi ?
Pour Christian Ingrao, l'explication par la "contrainte" ne tient pas, sauf peut-être dans les derniers mois, quand l'augmentation du nombre d'insoumis entraîna un durcissement de la discipline. Au total, rares furent ceux qui rechignèrent à commettre des atrocités. Des témoignages décrivent au contraire leur "courage insensé", la "possession qui les habit(ait) au moment de charger". Cherchant à percer le mystère de leur "consentement", l'historien évoque d'abord le "magnétisme" exercé par Oskar Dirlewanger, le chef de l'unité.(...)
Protégé par Himmler, le chef de la SS, ce nazi fanatique au casier judiciaire chargé (malversations, voies de fait, pédophilie) n'était pas seulement un soudard intrépide. Il tenait aussi à accompagner ses hommes dans leurs beuveries, profitant de ces moments de complicité virile pour asseoir sa "domination charismatique" et renforcer la cohésion interne de l'unité. Entre la troupe et ses chefs se tissa ainsi une sorte de "relation contractuelle" : "Les hommes consentaient à partir en opération contre un ennemi qu'ils méprisaient et haïssaient, à charge pour les officiers de leur garantir sécurité physique relative, souplesse disciplinaire au quotidien et confort minimal."
La haine et le mépris de l'ennemi : c'est là l'autre élément qui permet d'expliquer la "violence paroxystique" déployée par ces combattants. L'examen de leurs techniques criminelles montre en effet qu'ils considéraient leurs victimes comme de simples animaux, les traquant selon des règles analogues à celles de la chasse à l'affût ou à la battue. Ceux qui n'étaient pas directement tués étaient traités comme du "bétail domestiqué" : fouettés, brûlés à coups de cigarettes, ils étaient ensuite pendus ou exposés comme des trophées de chasse. Certains furent même enterrés dans des cimetières animaliers.(...)
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RC |
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