Mais non, David, il est permis de s'informer, et approfondir tel ou tel détail secondaire, pour une meilleure connaissance de ce qui est connu, établi de longue date, par les témoins, et les générations d'historiens qui se sont penchés sur la question, à chaud, ou à tiède.
La limite à ne pas franchir, c'est prétendre démolir le décor, repeindre tout le tableau, tenir pour nuls et non avenus tous les enseignements précédents, sous le prétexte d'une dramatisation ou d'une diabolisation d'un élément mineur.
Pour ne parler que de Leclerc, et à ne lire que ce forum, vous savez bien que nous étions en marche vers une accusation de crime de guerre contre Leclerc, pour avoir fait fusiller une poignée de SS français.
C'est le genre de dérive détestable, et anachronique.
Anachronique, parce que ne tenant aucun compte des mentalités de l'époque. Les SS, en quelles mains qu'ils tombent, n'étaient pas du tout assurés de recevoir un traitement de prisonniers de guerre, qu'il n'avaient, eux, appliqué à aucun de leurs prisonniers depuis 1939.
Aprés le massacre de Malmédy, même les Américains n'ont plus fait de prisonniers SS en Belgique.
Alors, diaboliser Leclerc, soixante ans aprés, pour une réaction pleinement justifiée dans le contexte de l'époque, c'est une manière pour le moins équivoque de vouloir réécrire l'Histoire.
D'autant plus que dans le même temps, de glauques plumitifs ne se gênent pas pour tresser lauriers et louanges aux pires personnages de cette époque.
"Peuple, méfie des grands voleurs de gloire, qui guettent tes faux pas, au seuil de l'Histoire" (Marcel E. Grancher) |