L'historien a certes beaucoup à redire, notamment sur l'absence quasi-totale de Churchill, dont l'opiniâtreté était la condition première du troisième mandat de FDR et de la non-élection d'un appeaser à la Maison-Blanche. D'autre part, Pearl Harbor a lieu un an plus tard, et rien n'est dit de la façon dont le Reich met à profit ce sursis. Etc.
Mais précisément nous sommes en littérature, donc dans la fable, et l'écrivain a droit au simplisme. Il s'agit d'un cri d'enfant, un peu à la manière de Grass dans le Tambour : il y a une réalité effrayante, qui ne s'est pas produite mais n'en a pas été loin. En l'occurrence, il s'agit de la démocratie américaine, près de se déliter dans le champ de gravité du nazisme, en rendant impossible la vie de la minorité juive sauf à l'atomiser brutalement pour l'intégrer de force, sous l'influence d'un rabbin collabo.
C'est un message humaniste sur la fragilité des consensus et la vigilance requise.
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