Il y a eu, au départ, l'indéniable talent pour la mise en scène et pour la propagande, dans le IIIe Reich.
Sur le plan militaire, les DEutsche Woncheschau faisaient trés souvent appel à la technique des combats "reconstitués", à chaud, sur les positions conquises, ce qui permettait de mettre en valeur chaque phase de la progression, avec les meilleurs cadrages possibles, et sans mettre en péril les équipes de tournage.
Ils avaient aussi recruté des compagnies de soldats play boys, au physique spectaculaire, et c'est toujours ceux là qu'on voyait, marchant en chantant, têtes nues, dynamiques et souriants. Les ravages de cette propagande ont été foudroyants, même dans les gouvernements et les chancelleries, et plus encore chez les simples citoyens, qui ont accrédité pour longtemps la légende du bel aryen, meilleur soldat du monde. Il faudra attendre les actualités alliées et soviétiques, montrant des prisonniers qui n'avaient rien de surhommes, pour que le mythe soit démenti. Bien trop tard. Cette propagande alimente encore le fonds de commerce des nostalgiques et des néo-nazis de tous poils.
Ajoutons à cela une trés intelligente façon de concevoir l'apparence même du soldat allemand, et de rendre sa tenue attrayante, avec un génie dont l'intendance militaire française avait été totalement dépourvue.
La vareuse du simple troupier portait de flatteuses poches de poitrine, qui élargissaient le torse, des litzen de col qui pouvaient passer pour des galons de grade, suprême raffinement, tout soldat allemand portait un insigne ailé sur la poitrine, privilège réservé en France aux seuls aviateurs. Les vestes de l'armée française n'avaient de poche de poitrine qu'à partir des sous offs. Pour les autres, c'était la silhouette poitrine étroite et gros cul.
Le soldat français, avant même d'avoir combattu, était déjà fringué comme un prisonnier.
Le soldat allemand portait une belle boucle de ceinturon, avec aigle et devise, affirmant que Dieu était avec lui. Il portait des pantalons et des bottes, alors que nos pauvres bidasses avaient, au choix, les culottes 1924 avec bandes molletières, ou un grotesque pantalon golf, qui n'était pratique que... pour jouer au golf.

A partir de ces données, on peut comprendre que des jeunes Français, émerveillés par la chance qui leur était offerte de rejoindre cette élite, se soient dépêchés de porter la belle vareuse avec les popoches et le poulet à pédales sur la poitrine.

Et pourtant! En quel mépris étaient ils tenus! On ne leur a jamais accordés, à ces humbles feldgrauen, autre chose qu'un casque et qu'un fusil! De la piétaille, de la chair à canon. Jamais il n'a existé de 2e division blindée française dans la Wehrmacht. Ni d'escadrille française, alors que même Staline avait offert des avions à nos pilotes, dans le camp d'en face.

Nos soldats oubliés ont été piégés par une propagande; ce sont maintenant de vieux messieurs qui n'admettront pour rien au monde qu'ils ont été couillonnés. Piteuse fuite en avant, ils nous serinent qu'ils ont participé à une héroïque épopée. Alors qu'ils n'ont été que les tirailleurs d'un banditisme d'état.
La floraison des pseudo-témoignages "traduits de l'allemand" attestent de ce mythe.

Il y a beaucoup moins de gloriole quand c'est un véritable allemand qui écrit, comme par exemple Hans Helmut Kirst.