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A propos de la responsabilité individuelle en temps de guerre : de René CLAUDE le samedi 28 décembre 2002 à 02h33

Bonsoir - Bonjour,

Je suis en train de lire "Papon : un crime de bureau" de Bertrand Poirot-Delpech (Stock) et je tombe sur ce passage. L'auteur dans les lignes qui précèdent écrit qu'il a renoncé à questionner le cheminot ou le flic de base sur son attitude durant la SGM et leurs rôles dans la préparation et l'acheminement des convois vers l'Allemagne et la mort. Il s'en explique :
"J'ai renoncé à ma "bonne idée". (l'enquête auprès de certains retraités). Et je ne le regrette pas. La démarche avortée m'a convaincu que l'équité commandait de bien distinguer, dans cette vieille affaire, les personnes qui avaient choisi leur moyen de vivre, et les autres. Papon a eu le loisir, par naissance et don personnel, d'étudier le droit, les sciences politiques, et de se sentir une vocation à "servir l'Etat". La vie lui a fait le cadeau sans prix de mettre à profit des talents et des efforts. Il porterait une belle casquette. Il donnerait des ordres, il signerait du courrier à en-tête, plus tard il aurait des milliers de policiers sous son commandement. Si ce sont ces satisfactions qu'on espère de l'existence, quoi de plus privilégié que de pouvoir y prétendre, d'en faire sa carrière !
Au lieu que le cheminot de base, le policier de terrain, le gendarme sans galon, en quoi ont-ils choisi leur destin ? En leur demandant raison de leur comportement, de leur non-assistance, j'aurais rejoint le camp de ces nantis qui font grief aux ouvriers des arsenaux et des usines d'armement de ne pas s'élever contre nos constructions et ventes d'engins de mort. Il ne dépendait pas d'eux de choisir des activités moins mortifères. Mettre de l'idéal dans son métier est un luxe, un luxe qui s'hérite plus qu'il ne se mérite. Plus jamais je ne ferai le moindre procès à qui était condamné à trouver un moyen distinct de ses raisons de vivre. (...) Et revenons au grand commis gourmé qui défend son passé de chanceux de la vie, qui aimait tellement son sort qu'il en oublia l'infamie."

L'argumentation est digne et il est vrai qu'un Papon en choisissant un poste à responsabilité dans la hiérarchie préfectorale aurait dû en assumer les conséquences sans poser à la victime lors d'un procès justifié, et ô combien. Il se plaignit sans cesse des médias, des avocats des parties civiles, de la Cour, des politiques, cherchant à attirer sur lui une sympathie d'autant plus déplacée qu'il mentait chaque fois qu'il se sentait acculé par les éléments de l'accusation et le témoignage des survivants. On sait qu'il n'a rien tenté de l'intérieur pour vraiment freiner les déportations; au contraire, il fut un fonctionnaire appliqué, voire zélé tout imbu de son importance. Et il l'était encore en 1997-1998 ! Démissionner ? Impensable, la carrière était pour lui plus importante que sa conscience comme chez de nombreux fonctionnaires qui servirent Vichy.Il n'a aucune excuse et je suis Poirot-Delpech sur ce point. En revanche, je trouve qu'il exempte un peu vite les "manoeuvres" français de la déportation: je crois me souvenir que des cheminots belges ont réussi à retarder et à bloquer des convois. Au Danemark, le pays s'est solidarisé avec les juifs en les cachant pour les soustraire à la Gestapo et des cas de résistance passive ou plus active dans la population furent aussi relevés en Hollande.
Un haut fonctionnaire qui renseigne un réseau et "perd" un fichier, un cheminot qui sabote sa loco et un flic qui tourne la tête ou ne trouve pas la bonne adresse sont selon moi, bien sûr à des degrés et avec des moyens différents, des individus qui marquent leur refus d'une "fatalité", cette "fatalité" qui arrange toujours les bourreaux.

Quel est votre avis ?

Amicalement,

René Claude

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