> Mon malaise ne venait pas uniquement de la présentation de
> ces chiffres dans Histoire de Guerre, il venait de ma
> constatation du fait que nous pouvons nous faire pieger en
> permanence et qu'un fois tombés dans le piège, il est
> dificile d'en sortir.
Hélas... S'il fallait dresser la liste de tous les historiens, de Philippe Masson à John Keegan, qui se sont faits abuser par Irving, on n'aurait pas fini.
> Et qui sait, c'est peut être Nicolas qui s'est fait avoir
> par des auteurs cherchant à minimiser la réalité ???
Aucune chance ! ;-)
A dire vrai, l'historien britannique Richard Evans a participé au procès que David Irving avait intenté à l'historienne Deborah Lipstadt. Il a étudié la méthodologie du personnage, et la manière dont il organisait sa négation des crimes nazis - au point qu'en achevant sont travail il s'est retrouvé en état de choc devant l'étendue des falsifications et manipulations d'Irving. Lorsqu'il sera interrogé par ce dernier au cours des audiences du procès, son hostilité et sa méfiance envers lui seront à peine voilées. A chaque fois qu'Irving, par exemple, lui posait une question sur son rapport, Evans demandait à voir le passage exact à l'origine de la citation, refusant d'accorder la moindre confiance à David Irving - y compris sur ce point...
Evans a eu l'occasion de causer, dans son rapport, de Dresde. C'est d'ailleurs ainsi que j'ai pu prendre connaissance de la réalité du raid - alors que jusque là, quoique sachant Irving négationniste, je me contentais assez de son bouquin, d'où un effet de choc personnel (je ne vous raconte pas : littéralement tombé à la renverse ! Et pourtant j'aurais du m'y attendre). Irving a été infichu de le mettre en tort. Il ne pouvait pas le mettre en tort. Parce que c'est un falsificateur, et qu'Evans lui a mis le nez dans sa bouse, par écrit et par oral...
Le vrai bilan de Dresde tourne autour de 20.000-45.000 morts - ce qui, rappelons-le, reste énorme, c'est le pire score atteint avec Hambourg 1943. Nombre d'études officielles et surtout d'historiens l'admettent, et depuis fort longtemps (en particulier les historiens allemands). |