Bonsoir,

Maurice Rajsfus écrit que l'épuration de la police de Vichy - (re)devenue d'un coup de Fourragère magique républicaine après la Libération - n'a pas été très sévère. Une partie des fonctionnaires mis à pied furent réintégrés discrètement en 1946-1948.
Mais chose étonnante, pour une fois, ce sont les chefs qui furent le plus lourdement condamnés.
A titre d'exemples, quelques chiffres :
- Pour la Sûreté nationale : trois directeurs ont été révoqués; trois contrôleurs généraux sur 17; un directeur-adjoint sur deux; 6 sous-directeurs sur 9; 248 commissaires sur 1689, 84 inspecteurs sur 3 326,...
- Pour le personnel de la préfecture de police de Paris :
Sur plus de 21 000 policiers, 3 939 furent convoqués par les commissions d'épuration. Résultat : 1 906 fonctionnaires furent sanctionnés, parmi lesquels on compta 800 révocations, 164 mises à la retraite d'office, 74 mises en disponibilité et 32 rétrogradés.

On peut parler dans ce cas d'une relative mansuétude. Il est clair qu'une consigne POLITIQUE incita les membres de la commission - eux-mêmes policiers - à poursuivre le processus d'absolution accordée par de Gaulle et les chefs du PCF à des fonctionnaires qui avaient été les acteurs de la répression menée par l'occupant et Vichy contre les résistants et qui furent aussi les exécutants obéissants lors des opérations de recensement, durant les arrestations, le regroupement et la déportation des juifs de France, ainsi que Francis le rappelle.

Maurice Rajsfus peut encore écrire que le syndicat CGT de la police connaît une inflation d'adhérents tout à fait inattendue.(...)Cette "marée rouge" commencera à connaître un sérieux reflux, dès lors que le PCF sera écarté du gouvernement, en mai 1947.

"... toujours du bon côté !"

Bien cordialement,

RC