Bonjour,

Francis écrit :
Or les sympathies de Howard Fast pour les milieux communistes étaient déjà bien connues à l'époque. Bien avant la guerre, il est membre du club John Reed qui rassemble les écrivains sympathisants de la cause communiste.
Auteur progressiste, l'auteur du merveilleux roman Sylvia eut de sérieux problèmes lors de la "chasse au sorcières" rouges.
Sur le site de La radio du livre :
 
05/08/2004 - "Howard Fast, histoire d'un Rouge" ou les paradoxes du rêve américain
Passionné d'histoire et de littérature, le réalisateur de ce documentaire de 54 minutes illustre avec à-propos des extraits d'un long entretien qu'il a eu en août 2000 avec l'auteur du célèbre "Spartacus" (1951, porté à l'écran par Stanley Kubrick), qu'il a retrouvé à New York trois semaines après la tragédie du 11 septembre 2001.
"Depuis l'attaque du World Trade Center, les Américains sont horrifiés, tout le monde est horrifié. Mais personne ne répond à la question: pourquoi ces gens nous haïssent-ils tant?", lançait alors l'écrivain octogénaire.
"Ils nous haïssent parce que nous sommes riches, parce que nous n'avons jamais reconnu nos propres crimes. Nous avons fait tant de choses horribles, et nous n'en ressentons pourtant aucune honte", soupirait cet humaniste qui a toujours porté un regard unique sur l'histoire de son pays.

Né dans le ghetto de New York au sein d'une famille d'émigrés juifs ukrainiens qui a fui les pogroms, Howard Melvin Fast a grandi dans la misère de la Grande Dépression. Obligé de travailler dès le plus jeune âge, il découvre que "la pauvreté n'était pas normale" en lisant Jack London et George Bernard Shaw. Adolescent, il n'a "qu'un objectif: devenir écrivain".
(...)
Fasciné par l'histoire, Fast, qui s'indigne de l'ignorance des Américains à l'égard de leur propre passé, revisite le roman historique et raconte le destin des humbles et des opprimés: le massacre des Indiens ("La Dernière frontière"), le sort des Noirs au lendemain de la guerre de Sécession ("La route de la Liberté"), une emblématique révolte d'esclaves ("Spartacus")...

Enrôlé par le ministère de la guerre en 1942, Fast sera "la Voix de l'Amérique" avant d'être congédié pour sympathie communiste. Il n'entrera au parti qu'en 1945 et le quitte en 1956 après le rapport Khrouchtchev.
Engagé dans la plupart des causes soutenues par la gauche dans le monde, Fast sera emprisonné trois mois en 1950 pour son refus de collaborer avec la commission des activités antiaméricaine du sénateur McCarthy. Mis à l'index pendant 15 ans, Fast continue d'écrire sous divers pseudonymes et se met au polar: signés E.V. Cunningham, des romans comme "Sally" ou "Sylvia" trouveront un excellent écho en Europe.
"Tous mes livres, chacun à leur manière, sont l'expression des abus de la démocratie et du besoin de démocratie", résumait Howard Fast.

Bien cordialement,

RC

PS : Le documentaire "HOWARD FAST, HISTOIRE D'UN ROUGE" sera diffusé le 13 août (2004) à 00H45 sur France 2.
Réalisation : Richard Hamon.