Bonsoir,
La "réécriture" des choix et des engagements par certains acteurs en fonction de paramètres politiques ultérieurs est une pratique assez fréquente. Entre la réalité et les Mémoires, il y a souvent un hiatus important...
Comme en témoigne José Aboulker dans le docu "Alger 40-43", tous les jeunes et moins jeunes résistants en AFN, "gaullistes" sans le savoir, royalistes en rupture de maurrassisme, "cagoulards" pro-alliés, légalistes vichystes anti-boches, etc, étaient parvenus à mettre de côté leurs divergences le temps de la préparation du coup du 8 novembre. Après, chacun reprit son engagement idéologique.
J'ajouterai que personne n'est sorti de cette affaire sans avoir été, à des degrés divers remué.
Il ne faut pas négliger les multiples contacts entre les frères d'Astier durant cette période charnière : François d'Astier n'a sans doute jamais perdu le contact avec Henri; l'influence d'Emmanuel, co-fondateur de Libération Sud n'est sans doute pas étrangère à l'ouverture politique d'Henri vers les free french.
On sait que la Seconde guerre fut à l'origine de ruptures brutales à gauche comme à droite...
Mais je vais chercher des confirmations dans d'autres bouquins. Le livre de Chantérac ne doit pas être pris tel quel. A suivre !
Bien cordialement,
RC |