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Daladier et les chars allemands de Serge Desbois le lundi 16 août 2004 à 16h43

Bonjour.
Dans sa déposition au procès Pétain, Daladier a déclaré : “…Or les Allemands n'avaient que 3200 chars et leur cadence de fabrication n’était pas plus forte alors que la nôtre…”. Comme nous l’avons déjà rappelé, il faut prendre avec circonspection les témoignages en justice qui varient suivant que celui qui témoigne est accusateur ou défendeur et ne pas les transformer en faits historiques avérés au prétexte qu’ils sont prononcé par un personnage important qui a été au centre des évènements. Il est évident pour tous que la production industrielle allemande en 1939, tendue dans une économie de guerre majeure, était bien supérieure à celle de la France : La production d’acier en 1939/40 était en Allemagne exactement le double de celle de la France, autour de 20 millions de tonnes contre 9 millions environ dans l’hexagone.

Essayons donc de dénombrer la production des chars allemands dans les années ayant précédé 1940 comme nous l’avons fait côté français ( voir Forum “Cassius et les chars” ci-joint).

1ère Partie. Chars légers. Comme pour les nôtres, ces engins sont incapables de mener une action anti-char efficace, blindage insignifiant (15 à 30 mm), calibre du canon = 20 mm, et ceci presque sur la totalité des séries. Il s’agit de la série des Panzers II.
Panzer II A, 1000 produits entre1938 et 1940
Panzer II B, 2000 entre 1938 et 1940
Panzer II C, 1113 entre 1937 et 1940
Panzer II c, 1900 en 1937
Panzer II D, 800 entre 1938 et 1940
Panzer II E, 200 entre 1938 et 1940.

Total = 7013.
Ces blindés vulnérables aux canons anti-chars, immergeaient littéralement les corps de bataille de Von Bock et de Von Rundstedt. Ce ne sont pas eux qui étaient au service de l’infanterie comme l’étaient nos Renault 35 mais l’infanterie allemande qui étaient à leur service. C’est ce que De Gaulle a appelé “ la submersion par la force mécanique”.
Ces engins qui en théorie n’étaient pas meilleurs que nos chars légers avaient cependant une supériorité sur les nôtres (si je me souviens bien de ce que m’avaient dit, il y a bien longtemps déjà, mes ancêtres tankistes en Juin 40) : Ils étaient servis par 3 hommes au lieu de 2 chez nous. C’était une très grosse différence. En effet il était impossible pour 2 seuls servants de conduire, manœuvrer, repérer, pointer, tirer, recharger et ainsi de suite avec la célérité nécessaire. Et lorsque 2 chars se retrouvent soudainement face à face à 600 m au détour d’un bois, c’est le premier qui a tiré qui a raison.

2ème partie. Chars moyens et lourds aptes à contrer les engins anti-chars et au combats de chars produits jusqu’en juin 1940. C’est la série des Panzer III et IV . Leurs blindage est insuffisant (généralement 30 mm) mais leur armement est puissant. À l’intérieur 5 hommes.

Panzer III E, 90 produits en 1938/39
Panzer III F, 435 de 1939 jusqu’à Juillet 1940
(Panzer III G, 600, canon de 50 mm, à ne pas compter car sortis des usines à partir d’ avril 1940).

Panzer IV A, 35 exemplaires seulement sortis en 1937/38. Canon de 75 mm
Panzer IV B, 42 exemplaires, 1938, canon de 75mm.
Panzer IV C,134 sortis en 1938/39.Canon de 75mm
Panzer IV D,229 produits de 1939 à 41. Canon de 75 mm. Donc une partie seulement participera à la bataille de France.
Ces 4 dernières séries faibles pour la cuirasse, seront redoutables avec leur canon de 75 mm alors que nos chars d’attaque n’ont que des canons de 45 mm.
Enfin le Sturmgeschütz III A, blindage important de 50mm ( le seul), un canon de 75mm.
30 exemplaires fabriqués pendant le 1er semestre 1940. Peut-être quelques uns ont participé à la bataille de France.

Total = Seulement 995 Chars moyens et lourds, mal protégés mais puissamment armés qui n’ont pas tous participé à la bataille de France (certains étant sortis peu avant juin)

Dans la fabrication des blindés allemands il y a une ligne directrice, une homogénéité des séries et une progression de modèles en modèles et non une dispersion comme chez nous, où il semble que les différents industriels français aient présenté des types disparates de blindés qui souvent ne reçurent pas l’agrément des états-majors et dont il a fallu quelques fois se débarrasser en les envoyant …aux colonies.
Cordialement.


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