Bonsoir,
*** il estimait que les Américains et les Français avaient été leurrés-manipulés par le général de Gaulle et ses collaborateurs en Algérie fin 42 et durant l'année 43 ***
Curieuse affirmation de Pendar, 20 ans après les faits! Faut-il y voir une revanche après les blâmes de l'administration et surtout de l'opinion américaine?
Le parcours de Kenneth Pendar et de ses collègues "diplomates occasionnels" explique peut-être les rancoeurs accumulées.
Lorsque les Etats-Unis réalisent l'importance des enjeux stratégiques en AFN, ils s'empressent de désigner une douzaine de consuls ou vice-consuls... introuvables dans le sérail de la diplomatie US. Il fallait des hommes à la fois francophones et parfaitement au fait des particularités politiques de l'AFN. Les diplomates "improvisés" furent recrutés parmi les hommes d'affaires (*), banquiers, commerçants... et un archéologue (K.Pendar), tous choisis pour leur parfaite connaissance de la langue française (l'arabe également pour certains) et.... des subtilités de la politique française en AFN. Sans préparation, ni formation ces "diplomates" furent plutôt mal accueillis à la fois par leurs collègues américains et par les autorités françaises. Il est vrai que sans expérience, ils accumulèrent les bourdes. Par ailleurs, ils nouèrent des liens solides parmi la population musulmane et aussi dans les milieux interlopes des services secrets de tous bords. Les services rendus à la cause alliée n'ont-ils pas été suffisamment reconnus?
Kenneth Pendar connaissait très bien l'AFN et était imprégné des sentiments anti-gaullistes qui animaient la majorité des Français en AFN. Notons que si Pendar affichait ouvertement un anti-gaullisme - disons affectif - Murphy adoptait une attitude de diplomate. Pragmatique, Murphy considérait, à juste titre, que de Gaulle était une carte injouable - même pas le 2 de trèfle - dans le jeu subtil de la préparation de l'opération Torch. De Gaulle devint la carte "Joker" lorsque la situation s'est éclaircie par la mort de Darlan et le constat d'incompétence politique de Giraud.
Bien cordialement,
Francis.
(*) Quelques exemples de diplomates d'occase:
- à Alger: John Knox, ancien élève de Saint-Cyr - John Boyd, patron d'une firme américaine établie à Marseille.
- à Oran: Ridway Knight, commerçant en vin, né de mère française et élevé en France. |