Autre souvenir militaire - Le soldat oublié - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre

Le soldat oublié / Guy Sajer

En réponse à -3 -2
-1Cela existe dans toutes les armées de Loïc B.

Autre souvenir militaire de Jacques Ghémard le jeudi 04 décembre 2003 à 23h06

De mon temps, même sans être volontaire, on passait un an en uniforme. Moi on m'avait mis un pompon rouge et je naviguais sur le "Normand", un escorteur rapide qui avait débuté sa carrière lors de l'affaire de Suez.

Un jour un amiral est venu nous inspecter en mer et à la fin de sa visite nous devions le transborder sur un autre bateau.

Je vous explique la manoeuvre : les deux bateaux continuent leur route à 15 noeuds et on installe entre les deux une sorte de téléphérique dont le câble porteur en corde est tendu à la main par l'équipage aligné sur le pont. Comme la distance entre les bateaux varie un peu, l'équipage compense en tirant sur cette corde (d'un diamètre respectable) tout en avançant ou en reculant. Ce téléphérique est perpendiculaire au bateau mais le câble passe dans une poulie qui nous permet d'être dans l'axe du bateau pour tirer.

Comme un amiral était à bord, nous étions en grande tenue, chaussures cirées et évidement pas de gants. La plaisanterie qui courrait dans les rangs était "on va foutre l'amiral à l'eau".

Voilà donc notre amiral dans un panier en osier, bientôt à mi-chemin entre les deux bateaux. A ce moment là, je ne sais pas pourquoi, notre bateau fait un écart inhabituel qui l'éloigne de l'autre. Tout le monde avance donc. Pas tout le monde en fait parce que l'écart augmente et que ceux de devant arrivent jusqu'à la poulie et lâchent. Comme nous nous écartons toujours, il y a de moins en moins de monde qui tire sur ce putain de câble et comme il est de moins en moins tendu, l'amiral, là bas est au raz des vagues. S'il touche l'eau (à 15 noeuds) nous ne pourrons plus rien retenir. Et malgré la plaisanterie du début, nous savons bien que c'est la vie d'un homme qui est au bout de nos bras. Alors je vous prie de croire que nous tirons autant que nous pouvons et que ceux qui arrivent à la poulie ne lâchent plus. Nous laissons glisser le câble qui brûle les mains. Les chaussures cherchent tout ce qu'elles peuvent pour s'accrocher au pont ...

Pendant ce temps l'amiral, rasant les flots, est arrivé près de l'autre bateau et l'autre équipage le hisse a bord avec le câble tracteur, eux aussi avec une énergie décuplée mais eux aussi à main nue et en chaussures glissantes.

Croyez vous qu'ensuite quelqu'un nous demanda ce qui s'était passé et ce que nous en pensions ? Rien !!! Je me demande toujours combien d'amiraux il faut noyer pour changer une façon de faire ancestrale dans la marine.

Dans une industrie moderne, un tel incident serait anticipé ou à défaut analysé par ceux qui y ont participé et des "cercles de qualité" utiliseraient toutes les intelligences pour trouver les causes multiples du problème et les solutions évitant que cela ne se produise ou reproduise.

Je suppose que dans les unités délites actuelles, il y a aussi des débriefings fructueux et que si a l'entraînement on se laisse marcher sur le ventre, ce n'est pas pour apprendre à fermer sa gueule en toute circonstances ?

Amicalement
Jacques

*** / ***

lue 826 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes