Parachutite et espionite - 1940 - 1941 - 1942 -1943 -1944 -1945 - forum "Livres de guerre"
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1940 - 1941 - 1942 -1943 -1944 -1945 / Pierre Stephany

En réponse à
-1Ces morts oubliés ? de Francis Deleu

"Parachutite" et "espionite" de Francis Deleu le mercredi 26 novembre 2003 à 13h29

Bonjour,

Les méprises tragiques et les exécutions sommaires furent monnaie courante sur les routes de l’exode. Fort heureusement, le burlesque a parfois cédé la place au tragique. Une petite histoire que je ne me lasse pas de raconter. Elle est inspirée du récit de sœur Claire Veys de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame (Récit publié dans "Jours de Guerre" – Tome 2 – Edition Crédit Communal de Belgique.)

Fin mai 1940 ! Une groupe de religieuses, cornettes au vent, cheminent paisiblement sur les routes de l’exode – de l’évacuation - dit-on encore en ces temps là. Les religieuses ont quittés leur couvent d’Ypres que la Grande Guerre n’avait pas épargnée. Elles marchent depuis plusieurs jours et déjà au loin, elles aperçoivent les clochers de Saint-Amand. Soudain, au sommet du talus qui borde la route, surgissent deux soldats, fusils braqués sur elles. Les deux soldats plantés là ne savent que faire. Ils sont mal à l’aise. Il leur en faut du courage pour tenir tête à toute une compagnie de parachutistes allemands déguisés en nonnettes. On entend des voix derrière le talus, d’autres soldats y sont abrités. L’un deux lancent "Papiers d’identité". Les braves sœurs obtempèrent mais la distance entre le talus et la route est bien trop grande pour procéder à une identification en règle. La mère supérieure, qui n’a pas froid aux yeux, prend les devants et escalade le talus ; elle est aussitôt mise en joue par une multitude de fusils et de revolvers. Elle explique : nous sommes des religieuses belges…écoutez, nous parlons aussi bien le Français que le Néerlandais et de le prouver. Grossière erreur ! La mère supérieure aurait dû se souvenir que l’Allemand et le Flamand sont deux langues cousines. Ce sont des Allemands crie-t-on ! Fusillons-les ! L’officier qui tient son revolver braqué sur la poitrine de la religieuse n’est pas habité de la même fougue guerrière que ses collègues d’Abbeville. Il connaît les conventions de Genève. Il doute également. La bonne sœur n’a pas une tête de parachutiste. Il lui vient à l’esprit de vérifier si la religieuse est bien une femme. Nouveau dilemme : on ne badine pas avec les bonnes mœurs dans l’armée française et un attentat à la pudeur pourrait lui coûter cher. Que faire ? L’officier avise une maisonnette à quelque distance de là. Voilà la solution ! pense l’officier. La religieuse est aussitôt conduite vers la maison. L’officier demande au vieil homme qui se tient sur le pas de la porte et qui observait la scène de loin si son épouse veut bien faire les constats d’usage. Jamais de la vie ! s’écrie le mari ! Ce parachutiste égorgera ma femme dès que nous aurons le dos tourné. Décidément la carrière d’officier en temps de guerre est bien compliquée d’autant plus qu’une foule en colère, attirée par le spectacle, se presse devant la maison. Heureusement, une bonne âme lance : "Y a une infirmière quelques maisons plus loin!" Une infirmière, on le sait, est capable de juger à distance du sexe des anges. L’infirmière et la religieuse s’enferme dans la maison.
Quelques instants plus tard, l’infirmière annonce à l’officier : "Monsieur, je peux vous certifier sur l’honneur que ceci est bien une femme et je puis même ajouter qu’elle est dans toute l’intégrité de son honneur". Ouf de soulagement de l’officier ! Double ouf de soulagement de sœur Claire. Grondement de dépit de la populace!

Pourquoi cette histoire drôle mais aussi d’une triste banalité ? Tout simplement pour montrer les effets dévastateurs d’une rumeur et la monstrueuse pagaille qui régnait en ses jours sombres de mai/juin 1940.

Bien cordialement,
Francis.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes