Bonsoir,
L'histoire est une science humaine! C'est fort bien dit par comparaison aux sciences exactes... qui ne le sont pas toujours pour autant.
Par intérêt, par passion, par nécessité,... le nombre d'ouvrages lus ou consultés sur les conflits du 20e siècle devient considérable. Et plus je m'aventure sur les sentiers de l'histoire et plus j'ai la conviction que l'histoire est parfaitement subjective, modelée à travers les prismes divers que sont la nationalité de l'historien, son parcours académique, son tempérament, ses convictions politiques, son milieu social, ses antécédents familiaux, etc... et aussi - pourquoi l'ignorer? - entachée par des rivalités de personnes.
J'ai particulièrement apprécié l'intervention d'un contributeur qui se refuse d'aborder une période douloureuse de l'histoire pour des raisons affectives qui pourraient déteindre sur son analyse. Malgré cette démarche honorable, ne restera-t-il pas un soupçon d'affectivité ou de passion sur d'autres sujets?
Somme toute, les seules pages objectives d'un livre d'histoire sont la table des matières et parfois, en annexe, la chronologie de la période concernée. Et encore! Le choix des dates répertoriées n'est pas toujours anodins.
Les archives sont-elles objectives? Bof! Bof!
Une anecdote relatée par le fils du comte Capelle, secrétaire particulier du roi Léopold III.
Le comte Capelle était déjà retraité depuis quelques temps lorsqu'il fut rappelé auprès du Roi qui lui confia la mission de classer les archives royales. Capelle fut chargé de classer les documents en 3 tas.
- le tas 1: documents à verser aux archives nationales.
- le tas 2: documents confidentiels à conserver par le Roi
- le tas 3: documents à brûler.
Pendant plusieurs jours, le grand feu ouvert ne cessa de ronfler. Régulièrement, le Roi venait prêter main forte à son secrétaire en activant le feu à grosses brassées de documents.
Faut-il deviner que le tas 3 ne contenait que des prospectus publicitaires? Et quel sera le tas sur lequel se pencheront les historiens?
Dans son domaine professionnel respectif, chacun a probablement assisté à des réunions "hautement stratégiques". Chacun sait que le procès-verbal de ces réunions est souvent très éloigné de la réalité. Sont archivés les documents dignes de passer à la postérité. Tout ce qui pourrait nuire est écarté.
Robert Murphy (je pense que c'est lui mais je n'en suis pas sûr) raconte que Pétain adressait un clin d'oeil complice à son interlocuteur lorsqu'il souhaitait que l'une de ses "confidences" passe à la postérité ou qu'elle soit portée à la connaissance du public.
Les archives? On y verse ou en retire ce que l'on veut! Ou est-ce que je me trompe?
L'histoire est une science éminemment humaine! Heureusement, sinon je m'en lasserais!
Bien cordialement,
Francis. |