Masson : portrait d'un chef des SR en colère ! - Mémoire d'une Suisse en guerre - forum "Livres de guerre"
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Mémoire d'une Suisse en guerre / Fabienne Regard & Laurent Neury

 

Masson : portrait d'un chef des SR en colère ! de René CLAUDE le lundi 13 octobre 2003 à 21h08

"Il a de petites mains, de petits pieds, une taille moyenne, une complexion sanguine, un visage facilement congestionné - rose en général, parfois rouge -, un profil de sanglier, une voix de stentor. Il a quarante ans et beaucoup de punch. Aujourd'hui, on sent exploser en lui une formidable colère. Le colonel Roger Masson, responsable des services secrets suisses (espionnage et contre-espionnage), est passé spécialement en ce milieu du mois de juin à l'état-major de Gümlingen pour dire qu'il est furieux."

Quelle est la cause de la grosse colère de Masson qui le conduit à se plaindre auprès des officiers de l'Etat-major de Guisan ?
Richardot :
"Masson est irrité parce que la presse suisse, et notamment les journaux suisses allemands, continuent à employer un ton parfaitement antinazi, comme si rien ne s'était passé ces cinq dernières semaines en Europe, comme si la Suisse était invulnérable."

En effet et contrairement à ce que j'ai longtemps cru, les Suisses allémaniques exprimaient plus fermement leur antinazisme que les Romands.
Là aussi, j'ai été obligé de revoir certains clichés à la vie dure. On sait aujourd'hui qu'à Berlin, Gœbbels fulminait régulièrement contre les attaques directes de la presse zürichoise ou bernoise : il considérait les Suisses germanophones comme des traîtres à la culture allemande et donc au Reich !

Mais, poursuit l'auteur, "Masson n'a pas d'état d'âme. Ce qui l'intéresse, c'est la sécurité. Il est tonitruant. Il voudrait que les autorités remettent enfin la presse suisse au pas. Il met également le peuple en cause en criant sous les plafonds historiques du Q.G, au milieu des tableaux du XVIIIe siècle : " Il y a une intempérance de l'opinion et il faut y mettre un terme !". Et Richardot d'ajouter : "C'est donc le fonctionnement même de la démocratie - de la liberté d'expression - qu'il met en cause. Masson redoute que Berlin ne prenne prétexte de l'hostilité de la presse pour envahir la Suisse. Bernard Barbey, lui, n'y croit guère. "Ce n'est pas à cause des journalistes, dit Barbey, qu'Hitler a envahi le Danemark, la Norvège, la Hollande et la Belgique." Masson regarde amicalement Bernard Barbey, mais n'est pas du tout convaincu. Ce n'est pas la première fois que le haut responsable des services secrets suisses proclame la nécessité de se taire face aux nazis."

Jean-Pierre Richardot, "Une autre Suisse, 1940-1944"
(p.46-47)

Si le système politique helvétique a survécu à cinq années d'une guerre qui se déroulait à ses frontières, ce passage nous renseigne aussi sur les tentations autoritaires qui ont habité certains des chefs militaires et politiques du pays.

Cordialement,

René Claude

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes