Les lettres de Masson de décembre 1961 et janvier 1962, publiées par le Dr Francis Lang, étaient toutes deux adressées à ce dernier, et non à Guisan. Il n'est donc pas question de chantage. Et effectivement, si elles avaient été envoyées au Général, elles seraient bien restées lettres mortes, puisqu'il est décédé le 7 avril 1960.
Pas besoin de théorie. La lettre de Masson est claire. Il s'est tu sur la collaboration du Général avec la France en 1939-40 - qui provoquera l'affaire de la Charité sur Loire. Ce qui lui reste en travers de la gorge, c'est qu'il a été cassé précisément pour avoir voulu rétablir l'image de neutralité du chef de l'armée auprès des Allemands - alors que le Général, lui, a été élevé au rang de héros national. Ce souci était en effet, toujours selon la lettre, la principale motivation de ses rencontres avec Schellenberg. Mais, même attaqué durant l'affaire qui porte son nom, Masson n'en avait rien dit pour ne pas rendre public la violation de la neutralité commise par son supérieur. (cf. F. Lang, Mémoires d'un médecin de campagne, 1940-1990, p. 211-220) |