Merci pour ce résumé, qui me permet de récuser toutes ces assertions :
1) 1ère assertion : "Barbier écarte l'hypothèse d'une stratégie voulue d’abcès de fixation".
Cette assertion est fausse :
a) Le 20 janvier 1944, le B.C.R.A. (France combattante à Londres) prévoit de former des réduits dans les montagnes françaises (cf. Crémieux-Brilhac, La France libre, Gallimard, 1996, page 780) ;
b) Dans son témoignage, Jean-Paul (Guidollet), qui deviendra le chef départemental des M.U.R., rapporte que la décision [de faire du plateau des Glières une base d'opérations permanente] fut prise lors d'une réunion tenue à Annecy début février [1944] avec Cantinier, Anjot, Clair ; les deux thèses s'y affrontent : Cantinier soutient avec acharnement la thèse du regroupement. « L'action de guérilla, de sabotage n'était pas suffisante. Il fallait fournir à Londres la preuve que la Résistance ne s'exprimait pas seulement en paroles, mais par des faits et qu'elle représentait une force considérable avec laquelle les Allemands devraient compter [...]. »
2) 2e assertion : "Vers le 30 janvier, la menace de l'attaque des camps isolés se confirmant, l'ordre des priorités est modifié, la nécessité de se prémunir des attaques passe avant la réception des armes."
Cette assertion n'est pas seulement fausse : elle est absurde !
En effet, prétendre que "se prémunir des attaques passe avant la réception des armes" signifie que l'on renonce à réceptionner les armes pour "se cacher" : or, le 31 janvier 1944, 120 maquisards montent "se cacher" (sic) où ? Sur le plateau des Glières, homologué par les Anglais pour des parachutages d'armes promis pour la pleine lune de février !!! Sincèrement, je ne vois pas en quoi "la nécessité de se prémunir des attaques passe avant la réception des armes" !
3) 3e assertion : "A partir du premier parachutage, les avions sont repérés, les logiques se contredisent. La dispersion, l'affrontement ou la reddition seront les seuls moyens de résoudre le dilemme.".
Cette assertion est fausse ; le premier parachutage a lieu le 14 février, or :
a) Dès le 2 février, la "guerre des ondes" entre Radio-Londres et Radio-Paris commence et focalise l'attention nationale et internationale sur la Haute-Savoie et les Glières ;
b) Le rassemblement des Glières est très tôt repéré par les forces de l'ordre de Vichy :
- 12 février : un important détachement de gardes mobiles en reconnaissance tombe dans une embuscade : deux tués, six blessés (dont deux mortellement), trois prisonniers ; aucune perte du côté des maquisards.
- 13 février : encerclement complet du plateau par les forces de l'ordre.
Hélas, Claude Barbier a "tout faux" ! |