Sur la culpabilité d'Hardy, que les archives allemandes suffisent à prouver, et que Me Garçon a réussi à neutraliser par un grand effet de manche (on ne va tout de même pas croire des SS! Ce qui converge avec toutes les erreurs de l'époque et hélas encore, souvent, de la nôtre, sur un nazisme méchant mais bête), le mobile politique me semble second sinon secondaire : il s'agissait d'abord d'être libéré et de protéger Lydie Bastien. Et Barbie (qui n'avait probablement pas la moindre idée de l'identité réelle de Max, et encore moins de la carrière d'un obscur préfet de la Troisième) ne donnait rien sans contrepartie.
Si Groussard a cafté dans l'oreille de De Gaulle sur certaines proximités "antifascistes" des années trente et obtenu qu'il déclenche une enquête sur Moulin, quel intérêt de le tuer ? Et de le faire par une méthode aussi indirecte, tout en faisant coffrer un dirigeant de Combat comme Aubry ?
En revanche cette joyeuse ambiance pouvait favoriser imprudences et légèretés : envoyer Hardy à Caluire, c'est justement aider Aubry contre Moulin dans la dispute sur le commandement de l'AS.
Mais je n'ai pas encore le livre de Jacques Gelin qui apporte peut-être des précisions propres à faire évoluer mon point de vue. J'en aurai pris connaissance, au plus tard, dans quelques semaines et en attendant, bien sûr, je suis preneur de toute source nouvelle. |