Bonsoir,
En finirons-nous un jour avec la comtesse de Portes qui, à défaut de hanter les nuits des historiens/acteurs de l'époque, n'en finit pas de hanter leurs récits ?
Ainsi, le lieutenant-colonel de Villelume, auteur du livre Journal d'une défaite, officier de liaison entre le Quai d'Orsay (Affaires étrangères) et le général Gamelin, n'hésite pas à décocher quelques flèches empoisonnées pour décrire la comtesse.
Par exemple, le 10 mai 1940, de Villelume est informé, à 8 heures, de l'invasion allemande par un coup de téléphone de Mme de Portes. Il se précipita aussitôt au Quai d'Orsay et ensuite à Vincennes pour en informer Gamelin.
Daladier, du clan des "mous", entretenait une liaison avec une riche bourgeoise anoblie par son mariage, la marquise de Crussol. De son côté, Reynaud, du clan des "durs" partageait sa vie avec la comtesse Hélène de Portes
La comtesse, nous l'avons vu, est perçue comme une grande intrigante, vaniteuse, excitée; elle est même qualifiée de chef de cabinet ou éminence grise de Paul Reynaud. Exerçait-elle sur lui une influence ? et en quel sens ? Les avis des historiens sont partagés. Ce qui est certain, la comtesse était bien informée des intrigues et comme indiqué plus haut, elle ne manquait pas de jouer les rôles normalement dévolus à son compagnon.
La marquise de Crussol, probablement moins politicienne, suggérait par son apparence " l'institutrice plus que le mannequin " selon les termes de Spears, Témoignage sur une catastrophe.
Paul Reynaud habitait, avec la comtesse de Portes, un pavillon dans le parc de la Châtaigneraie, près de La Celle-Saint-Cloud. Son rival Edouard Daladier et la marquise de Crussol étaient installés à cinq cents mètres d'eux.
Et de Villelume de penser comme Edward Spears que les deux femmes se livraient une guerre d'Amazones. De Villelume ira jusqu'à se représenter la rivalité entre Daladier et Reynaud comme une querelle entre les deux dames.
Bien cordialement,
Francis, simple manant. |