De la prudence de Jeffery - L'amiral Canaris - forum "Livres de guerre"
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L'amiral Canaris / Ian Colvin

En réponse à -18 -17 -16 -15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1en lisant Jeffery... de françois delpla

De la prudence de Jeffery de Christian Rossé le dimanche 25 novembre 2012 à 12h28

Jeffery a parfaitementent raison d’être prudent. Une foule d’arguments pousse à l’être, spécifiquement dans ce cas, mais aussi de manière plus générale avec la question des lignes de renseignement.
Les meilleures lignes ont fait circuler de mauvaises informations – relevant de la désinformation ou non. Toutes n’avaient pas pour dessein d’intoxiquer les Alliés. Soit elles peuvent avoir été utilisées à leur dépend, soit elles ont transmis involontairement les faux renseignements qui circulaient pensant qu’ils étaient corrects. Plusieurs cas de figure existent donc : ligne d’intoxication, ligne retournée, ligne utilisée à ses dépends, ligne qui transmet involontairement de fausses informations, lesquelles peuvent être de la désinformation ou simplement une erreur – mauvaise analyse de la situation, information jadis juste mais désormais périmée, source primaire de l’information peu fiable, mauvaise interprétation, …) Connaître le statut d’une ligne est difficile, surtout qu’il peut changer avec le temps.

Plus spécifiquement au sujet de la ligne Szymanska, quelques points nécessiteraient d’être éclaircis.
Premièrement, l’inégalité de la relation entre le chef du renseignement militaire allemand et une simple agente polonaise autorisée à livrer des renseignements au SIS. L’idée d’une ligne mise en place par Canaris pour soutirer des renseignements aux Alliés ne paraît pas évidente.
Deuxièmement, l’utilisation au printemps 1941 d’une ligne de désinformation établie en octobre 1939 nécessite une planification à fort long terme, qu’il a de surcroît fallu entretenir avec la remise de renseignements véridiques pendant un an et demi.
Troisièmement, à propos de la Libye et de Barbarossa, rien ne permet d’affirmer que les informations relayées par Gisevius proviennent de Canaris. Jeffery confie en effet que seuls 9 rapports sur 25 font effectivement mention de Canaris (Theodor) comme source.
Quatrièmement, M. Delpla écrit : « Seule surnage, comme information utile et avérée, l'idée que les Allemands n'allaient pas attaquer dans les Balkans avant mars. Car on ne peut guère classer dans cette catégorie un enfoncement de porte ouverte comme l'annonce qu'ils renonçaient à débarquer en Angleterre, et encore moins ce qui concerne Barbarossa, annoncé pour ... début mai. »
Primo, il y a d’autres exemples donnés (p.ex. Jeffery fait mention d’une statistique sur la production d’avions allemands). Les lignes de renseignement ne servent en effet pas seulement à tirer des sonnettes d’alarme, comme les annonces d’offensives. C’est les cas les plus flashy pour les observateurs du XXIe siècle, mais des renseignements moins sexy étaient bien plus importants, car susceptibles d’être recoupés et analysés. Les annonces fracassantes d’une date d’attaque ou d’invasion n’étaient d’ailleurs que rarement utilisées, car elles nécessitaient de croire l’agent sur parole.
Secundo, il ne s’agit que d’exemples – indiqués comme tels – tirés encore une fois de 25 rapports. En déduire que « seule surnage […] l’idée que les Allemands n’allaient pas attaquer dans les Balkans avant mars » est abusif. Surtout quand on tronque encore les exemples, puisque Jeffery dit en fait du débarquement allemand en Grande-Bretagne qu’il sera remplacé par une intensification de la guerre sous-marine et des bombardements aériens.
Tertio, en ce qui concerne l’affaire de la Libye, une tentative délibérée d’intoxication est pratiquement exclue. Penser que divulguer une fausse information en Suisse deux jours seulement avant l’événement pourrait avoir une influence sur le terrain d’Afrique du Nord me paraît farfelu. Surtout si, comme Jeffery le dit lui-même, le poste radio de Genève ne sert qu’à recevoir des messages et non à en envoyer, le courrier transitant par la valise diplomatique. Je serais curieux de voir la date du timbre d’entrée au SIS à Londres apposé sur le document. Si Canaris avait voulu désintoxiquer par ce biais, il s’y serait pris avant, il me semble. Cette confidence ressemble bien plus à une prise de position diplomatique.

Voilà, en vrac, quelques réflexions qui me font penser que Jeffery a raison d’être prudent.

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