ici :
critique de la critique :
Outre le racisme anti-jeune d'un universitaire bientôt septuagénaire, on trouve là, surtout, le cri d'écorché vif d'un esprit attaché à une vision historique ancienne, dont il n'avait pas imaginé qu'elle pût être un jour dépassée.
J'y suis d'autant plus sensible qu'on m'a assez souvent fait le coup, y compris sur ce forum : les réacs hurlent qu'on n'a pas assez de documents pour prouver ce qu'on avance... alors qu'ils en ont entre dix et cent fois moins pour étayer leur propre opinion.
Exemple : l'attentat de Smolensk (la bombe placée par la résistance dans l'avion du Führer et qui n'a pas fonctionné). Kerjean montre avec beaucoup d'ingéniosité qu'il y avait un point faible dans la chaîne : Canaris avait eu les détonateurs en main et, en faisant telle et telle manipulation, pouvait les saboter ni vu ni connu, à un moment où les résistants n'avaient plus le temps de faire des tests.
Commentaire de Pierre Jardin :
Eric Kerjean n’hésite pas à le présenter comme un nazi convaincu, et s’emploie à montrer que sa participation à la résistance, généralement admise, n’était que ruse et tromperie, et lui servait de couverture pour protéger en fait Hitler des attentats projetés contre lui. Mais une lecture du texte révèle que cette présentation ne repose en définitive que sur des affirmations aussi péremptoires que dénuées de preuves, des interrogations rhétoriques supposer appeler une réponse positive, des suppositions sans aucun fondement solide. Assez typique de cette démarche bien peu historienne, le récit de l’attentat raté de Smolensk, auquel Canaris aurait « peut-être » fait échec. Au terme d’une longue promenade dans les steppes russes, on s’aperçoit qu’on en est toujours au « peut-être » et que le rideau ne s’est pas déchiré.
Il est tout à fait inadmissible de ne pas regarder avec au moins un peu de sympathie la première tentative d'éclaircir un mystère auquel personne ne s'était frotté et, surtout, de récuser la solution proposée en faveur... d'aucune autre.