Bonjour,

Depuis bientôt un an, Marc-André Charguéraud nous accorde sa confiance pour publier un article mensuel qui nous éclaire sur l'un ou l'autre aspect méconnu de la Solution finale. Ces articles sont rassemblés sur le site de l'historien sous le titre La Shoah revisitée

Une action pour sauver les Juifs ou comment le consul de Turquie à Marseille sauva les Juifs de Corse nous est relatée dans les " Chroniques des mois de mars et avril 1941 " du dernier numéro (n° 17) du magazine Histoire(s) de la Dernière Guerre.

Ce court article ainsi toutes les chroniques sont en libre consultation sur le site du magazine - Chroniques - L'article qui a attiré notre attention figure en date du 21 mars 1941.
Nous le reproduisons volontiers :

Un diplomate turc sauve les Juifs de Corse

Bedi Arbel, consul général de Turquie à Marseille, se rend en Corse (dont les affaires turques dépendent de son consulat) en prévision du prochain recensement des Juifs de l’île de Beauté, organisé par le gouvernement de Vichy. Comme l’a averti son ami Pierre-Henry Rix, sous-préfet de Corse, ce recensement n’augure rien de bon dans une Europe occupée par l’Allemagne antisémite. Plusieurs fois donc, Bedi Arbel se rend par hydravion sur l’île, sa serviette – protégée par l’immunité diplomatique – bourrée de centaines de passeports vierges. Avec la complicité à Ajaccio du préfet de Corse Paul Balley et à Bastia de Rix, le consul général distribue des passeports vierges à des milliers de Juifs corses, afin de leur octroyer la nationalité turque. Ankara est au courant, mais prendra ses distances avec le diplomate si l’affaire tourne mal. Mais, contre toute attente, les autorités vichystes n’y voient que du feu et procèdent à un recensement dont le résultat s’avère des plus décourageants pour les tenants de la politique antisémite française… Les Juifs de Corse sont de fait en sécurité, jusqu’à l’arrivée des Italiens en novembre 1942. Non content d’avoir sauvé ces derniers, Bedi Arbel délivrera 20 000 passeports turcs à la communauté juive de Marseille.

Bien cordialement,
Francis.