Bonsoir,
Laissons la parole à deux personnalités marquantes de la fin du XXe siècle :
- Charles de Gaulle : Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres.
- François Mitterrand (le 17 janvier 1995 au Parlement européen) [*] : Le nationalisme c'est la guerre
Il serait hasardeux de tenter de définir le nationalisme tant ses composantes sont nombreuses. Sur fond de crise économique et de malaise social, ces nationalismes incarnent un mélange de mécontentement social, de critique du régime parlementaire, d'exaltation du sentiment national, de montée de l'antisémitisme dans l'avant-guerre et de montée de la xénophobie voire du racisme dans l'après-guerre. De Boulanger à Maurras, de Poujade aux deux leaders français actuels, l'une d'extrême-droite et l'autre d'extrême-gauche, l'histoire du nationalisme est longue.
Michel Winock,
Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, distingue deux formes de nationalisme : le
nationalisme fermé et le
nationalisme ouvert ou encore le nationalisme conservateur et le nationalisme républicain.
- Le nationalisme ouvert est celui d'une nation, pénétrée d'une mission civilisatrice, s'auto-admirant pour ses vertus et ses héros, oubliant volontiers ses défauts, mais généreuse, hospitalière, solidaire des autres nations en formation, défenseur des opprimés, hissant le drapeau de la liberté et de l'indépendance pour tous les peuples du monde.
- Le nationalisme fermé - celui qui resurgit périodiquement, au moment des grandes crises : crise économique, crise des institutions, crise intellectuelle et morale - se nourrit des obsessions de la décadence et qui, au lieu de représenter la nation, n'est plus que l'expression de l'un ou l'autre clan partisan décidé à en finir avec les institutions démocratiques, à nettoyer la France de ce qui fait sa diversité et sa richesse. Bref, un nationalisme clos, apeuré, exclusif, définissant la nation par l'élimination des intrus : Juifs (avant la Dernière Guerre), immigrés (aujourd'hui)... Les agents du mal sont ailleurs, clament-ils, et de prôner le retour au source nationale comme unique solution de salut. Ce nationalisme fermé dont les chantres pratiquent en réalité le national-populisme rencontre malheureusement l'adhésion de trop de personnes pour qu'on puisse le négliger.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Les discours de Mitterrand au Parlement éuropéen :
