La réunion de ces messages pourrait s'avérer intéressante, mais prendrait tout de même un certain temps, et je ne suis pas certain que cette affaire en vaille la peine. L'on constatera d'ailleurs qu'un certain nombre de contributions d'"Ollivier" (qui s'est finalement anonymisé sur LdG - en pure perte) se retrouvent, en substance, dans le livre que publient les éditions Grancher.
Ledit livre accumule inexactitudes et omissions, sans apporter véritablement du neuf sur une affaire dont on est pourtant loin d'avoir fait le tour. Loin d'apaiser les polémiques, il n'est qu'un instrument de la "bataille mémorielle" qui se joue depuis plusieurs années sur ce sujet. Or, elle a par trop accaparé les esprits aux dépends d'autres problématiques intéressant aussi bien la L.V.F. que la
Waffen S.S. française, en particulier son idéologie, ou ses atrocités perpétrées sur le Front de l'Est, au point que l'on peut se demander si l'instrumentalisation de ce drame depuis déjà longtemps ne cache pas, également, un souci de faire diversion.
En toute hypothèse, ce
Bad Reichenhall est une magistrale occasion manquée, à mon humble avis parce que ses auteurs ne paraissent pas parvenir à se dégager d'une vision du conflit qui n'est autre que celle de la
"cause perdue" - plus de développements dans
mon article paru sur le site de l'Histobibliothèque.
Je ne me fais, toutefois, aucune illusion : ce livre se vendra, parce qu'il y a un public pour ce type de spectacle. Mon analyse visait en fait à rappeler les limites - nombreuses et considérables - de cet ouvrage, et, surtout, à le replacer dans le contexte des polémiques mémorielles entourant certains épisodes de la Deuxième Guerre Mondiale (j'ai dit
"deuxième", pas
"seconde").
Pour revenir au fond, je ne suis pas convaincu qu'un tribunal militaire ait été saisi pour juger les
S.S. français fusillés, dans la mesure où, à ma connaissance,
aucun écrit ne l'atteste, alors que ce type de procédure génère une abondante paperasse. Pas besoin, pour ce faire, de se reporter au livre de MM. Lefèvre & Pigoreau : Jean-Christophe Notin le démontrait, déjà , dans son
Leclerc (Perrin, 2005, p. 332 -
chroniqué sur le site de l'Histobibliothèque).
Cependant, à supposer que l'ordre de mise à mort émane de Leclerc (hypothèse
plausible mais nullement
certaine), je ne crois pas davantage à la thèse du "coup de sang" de ce dernier, découlant d'une blessure d'orgueil qu'aurait causée une réplique de l'un des prisonniers, mais je renvoie le lecteur à mon article paru sur histobiblio.com.