Je suis d'accord avec toi, Jacques, nos ados ne savent rien faire de leurs dix doigts, mais cela ne date pas d'hier. Il paraît que la maquette plastique, disparue des rayons depuis des années, refait son apparition, tout n'est donc pas perdu. Mais si François, qui a piétiné des années dans les salles de classe, et les profs en général, dont je fais partie, s'insurgent contre cette mesure c'est aussi et surtout parce que les cuistres des ministères prétendent faire ingurgiter deux ans de programme en un seul. En 1ère, les gamins n'ont pas la maturité suffisante pour appréhender certaines problématiques complexes, en histoire comme en géographie. Qui plus est, en raison des épreuves anticipées, leur année est courte. Moi qui enseigne cette année à des 1ère et terminale ES, je m'arrache encore les cheveux pour respecter ma programmation (si je devais suivre à la lettre les instructions officielles, avec les heures requises pour chaque leçon, il n'y aurait théoriquement pas la place pour une seule heure d'évaluation... incroyable mais vrai!!!). Certes, en S de nombreux sujets sont éludés par rapport aux deux autres séries (ES et L, cette dernière n'accueillant plus que de trop rares littéraires-nés; les S, en histoire-géo, ont un niveau nettement supérieur dans la maîtrise, le réinvestissement des connaissances, la problématisation des sujets et l'usage de la langue française). En terminale, on traite du monde d'aujourd'hui, de sa construction, de la mondialisation, de l'interdépendance, des flux, des réseaux, du développement durable, etc. L'école a tendance à devenir un fast-food. On y est, avec 80% de bacheliers. "Sucrer" l'HG en TS, ce serait un vrai coup de Jarnac assené à une jeunesse qui a déjà bien du mal à appréhender le monde qui l'entoure. |