N'oubliez pas la définition que Max Weber donne d'un Etat, définition acceptée par tous : il y a un Etat quand il existe un monopole de la violence légitime, le mot légitime ne devant pas être compris comme moralement acceptable mais comme facteur indispensable à la cohésion sociale. Autrement dit quand il existe une police nationale.
Or, dans la France occupée, d'abord, dans la France entière, ensuite, ce monopole de violence légitime, cette police nationale appartenait à l'Allemagne.
Alors la police française n'est plus la police légitime et le crime de Vichy consiste à l'avoir transformé en police allemande.
Cette transformation n'avait rien d'au-to-ma-ti-que, Vichy pouvait dire à sa police de mettre la crosse en l'air et/ou de freiner des quatre fers. Quelques traitres auraient bien entendu préféré obéir aux Allemands mais je pense que ce phénomène aurait été marginal comme dans le reste de la société.
Votre automatisme a bon dos, foi d'automaticien croyant au libre arbitre et à la responsabilité individuelle.
N'est-ce pas miracle que Vichy ait pu dans de telles conditions lanterner suffisamment ce pouvoir absolu de l'occupant pour sauver tant de gens : Juifs, prisonniers, déportés-résistants, résistants des maquis et simples particuliers.
Mais par contre, je ne crois pas aux miracles et encore moins s'ils ont lieu à Vichy plutôt qu'à Lourdes. A mon sens, le mot miracle ne tend qu'à palier la faiblesse de vos raisonnements et ce serait bel et bien miracle que l'on vous croit.
Et comment Vichy aurait sauvé des déportés-résistants ? Vous voulez parler de Weygand ?