C'est le terme employé par Oberg dans sa déposition (
reproduite ici). Plus loin, il précise ce qu'il entend pas ce terme :
"subordination".
Par ailleurs :
> Et je trouve important de faire constater qu'à la suite
> de cette négociation, non seulement Oberg et Knochen mais
> aussi Heydrich assumèrent de désobéir au Führer !
De vrais héros ! Mais que fait la police ? Arf...
La probable réalité est que le
Führer lui-même n'envisageait pas de placer la police française sous tutelle allemande. L'essentiel, pour lui et Heydrich, était de faire croire qu'il comptait le faire, de manière à mettre Bousquet au pied du mur et lui faire négocier une concession qui lui aurait, en fait, été accordée quoi qu'il arrive. Comme l'indique Oberg,
"nous étions décidés préalablement à entrer dans les desiderata auxquels nous nous attendions de la part de Bousquet, lorsque nous lui avons donné connaissance de l'ordre du Führer
." Ce qui devait obliger ensuite Bousquet à opérer, à son tour, des concessions.
En d'autres termes, les
S.S. se bornent à appliquer quelques règles de base d'une négociation réussie, car ils n'ont en l'occurrence qu'un seul objectif : obtenir le concours de la police française dans leurs opérations antisémites et de maintien de l'ordre. C'est pourquoi ils annoncent tout d'abord d'importantes prétentions pour pousser l'autre partie à s'y opposer, puis cèdent sur ce point et obligent ladite autre partie, à son tour, à se montrer conciliante.
Et les nazis ont obtenu ce qu'ils voulaient : la coopération de la police française, ce qui est mieux à leurs yeux qu'une police française directement placée sous tutelle allemande, car de l'aveu de Heydrich à Bousquet
"une large autonomie de la police et de l'administration aboutirait aux meilleurs résultats".
A ce titre,
Bousquet, avec l'accord de Vichy, est allé très loin en concluant ce marché en juillet 1942 : la police française effectuerait, sur ordre de Vichy, les rafles des Juifs dans les deux zones, ces rafles visant prioritairement les Juifs étrangers, dont Vichy souhaitait se débarrasser en tout premier lieu (le gouvernement Darlan, qui précédait Laval, ayant initialement envisagé de les expédier en Algérie). Seraient donc livrés aux Allemands par les Français 10.000 Juifs de la zone libre et 20.000 Juifs parisiens. Et parce que les Allemands exigeaient 22.000 Juifs en région parisienne, et comme il manquait, par conséquent, 2.000 Juifs pour atteindre ce quota non contesté par Bousquet, Vichy décida d'ajouter à ces 20.000 déportés, avant toute demande allemande en ce sens, 4.000 enfants juifs.