Dannecker est arrivé à Paris le 28 août 1940 pour faire appliquer les lois de Nuremberg à la zone occupée.
Le général de La Laurencie en avertit Vichy.
C'est grave, car cela indique que les Allemands ne se contenteront pas d'administrer cette zone mais qu'ils entendent la gouverner et par conséquent déposséder Vichy de ses droits sur cette zone.
Il faut prendre les devants et vous avez le statut des juifs du 4 octobre.
Ainsi, à partir du mois d'août 1941, le service des Affaires juives de la Sipo-S.D. en France est-il habilité à s'occuper de l'action anti-juive jusqu'en zone libre et les diplomates allemands appuient les demandes de la Sipo-S.D. auprès du Gouvernement de Vichy. Par exemple, quand Vichy tardera à créer le Commissariat général aux Questions juives (C.G.Q.J.) [créé le 9 mars 1941 et dirigé par Xavier Vallat, N.D.L.R.] et l'Union générale des Israélites de France (U.J.I.F.), organes essentiels du point de vue de Dannecker pour la ségrégation des Juifs en France, ainsi que pour leur direction pour leur administration en prévision de l'organisation de leur départ massif, l'Ambassade allemande intervient-elle efficacement auprès de Vichy pour aider la Sipo-SD et obtenir le résultat souhaité par Dannecker.
Grâce à lui, ce statut, quand, en mai 42, Heydrich vient à Paris pour faire appliquer la solution finale en France il en prévient Bousquet, chose qu'il n'aurait pas faite si le pli avait été pris en 1940 de faire gouverner directement la France du Nord par le MBF.
Et là tout bascule... Heydrich et les SS Oberg et Knochen se font "compréhensifs"... etc.
Sans cette sage précaution du statut des juifs de 1940, la négociation de 1942 n'aurait pu avoir lieu.
Décidément Poliakov a bien vu les choses.
Tout en comprenant que M. Bousquet ait eu à se défendre de la façon la plus judicieuse, je dois rappeler la réalité des faits et que si M. Bousquet a obtenu le maximum pour la France grâce à ses efforts, cela n'a pu se réaliser que parce que ses interlocuteurs allemands adoptaient une attitude réceptive. A mon arrivée en France, l'ordre du Führer prescrivait que la police française m'était subordonnée. Avant la première conférence avec Bousquet, des conférences détaillées ont eu lieu entre Heydrich, Knochen et moi-même. Knochen a exposé la situation politique et administrative en France ; Heydrich a fait part de ses expériences en Tchécoslovaquie et conclu qu'une large autonomie de la police et de l'administration aboutirait aux meilleurs résultats.
Heydrich a dit à Bousquet que la police française en territoire occupé était en principe sous mes ordres, mais qu'à son avis une telle tutelle n'était pas nécessaire. En fait, si M. Bousquet pouvait donner en son nom personnel et en celui de ses collaborateurs l'assurance que la police française travaillait sur une base de camaraderie policière dans le même esprit que la police allemande, c'est à dire contre le communisme, les saboteurs de tous ordres, les terroristes, si M. Bousquet pouvait donner cette assurance, Heydrich était d'accord pour répondre au voeu qu'avait exprimé le secrétaire général que la police allemande ne se mêlat point aux affaires intérieures de la police française et que les deux polices ne travaillent pas en commun, mais la police allemande sous les ordres de ses chefs et la police française sous ceux de M. Bousquet. Ceci à condition que des relations confiantes s'établissent entre M. Bousquet et moi,. M. Bousquet a donné son assurance et remercié que de telles relations s'établissent sur ces bases et qu'il puisse garder la disposition de la police.
Pour les pourparlers avec Bousquet, Heydrich s'est décidé à faire appel au sentiment de camaraderie policière de Bousquet en vue d'éviter l'application effective de l'ordre du Führer visant à une nette coordination de la police française ; ce qui démontre que nous étions décidés préalablement à entrer dans les desiderata auxquels nous nous attendions de la part de Bousquet, lorsque nous lui avons donné connaissance de l'ordre du Führer. Par ailleurs, il est évident que les deux parties ont essayé chacune d'obtenir le plus possible.
Après les pourparlers sur le fond avec Bousquet fixant les désiderata réciproques, l'assentiment aux résultats de cette conférence a été obtenu de la part du Reichsführer S.S. ainsi que du Commandement militaire. Par la suite, il s'est révélé nécessaire de consigner par écrit les missions des deux polices ; après échange de correspondance, cela a abouti à l'accord écrit définitif , dont il a été donné connaissance à la réunion du 8 août 1942 groupant les Préfets régionaux et les Intendants de Police, ainsi que les responsables des polices allemande et française...
La réorganisation de juin 1942 a permis de définir et d'observer la règle de l'autonomie de la police française, ce qui n'avait pas été le cas jusqu'à cette époque. La subordination de la police française en zone occupée au chef supérieur des S.S. et de la police, prescrite par l'ordre du Führer, a été tournée en pratique par l'accord établi avec Bousquet et grâce aux relations entre les deux polices, le principe de la souveraineté du Gouvernement français et de l'indépendance de la police française dans cette zone était maintenu.
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