Bonjour,

Tout en soulignant le lourd tribut du sang payé par les militants communistes, Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier écrivent :

La discussion sur l'entrée en résistance du Parti communiste est pour l'essentiel un faux débat. Tout dépend ce qu'on définit comme Résistance. S'il s'agit de la seule entrée en clandestinité, bien des courants qui ne se réclament pas de la Résistance officielle, pourraient faire valoir la simultanéité de leur chronologie. Si dès les opérations militaires de juin 1940 des militants prennent l'initiative de récupérer des armes abandonnées, ils ont plus en tête le schéma d'octobre 1917, voire celui de la Commune de Paris, que celui, inconnu alors, de la résistance nationale, avec les alliances qu'elle implique. Le parti communiste entre dans une résistance politique claire, nette et définitive, fin mai-début juin 1941, lorsqu'il envisage la création du Front national. Il commence la résistance armée en août 1941 et crée les Francs-Tireurs et Partisans Français au printemps 1942. Ce qui ne veut pas dire que politiquement comme sur le plan de l'action, des militants n'ont pas anticipé les décisions du parti, ne sont pas restés sur une ligne "Front populaire" qu'ils avaient défendue avec ardeur, particulièrement pendant la guerre d'Espagne. Ceci est particulièrement vrai pour les militants étrangers qui n'avaient pas vocation à se réjouir du Pacte germano-soviétique et à y voir un compromis crédible.

Bien cordialement,
Francis.