N'ayant pas lu ce hors-série, je réagissais sur la présentation qui en est faite ici, présentation que je présume fidèle à l'état d'esprit du HS en question. Que nous dit-elle cette présentation ?
1. Le terme "Débâcle" "n’a plus lieu d’être aujourd’hui". Je m'interroge donc : Quel est le terme idoine ?
2. Suit une longue énumération de faits d'armes, certains largement embellis comme les cadets de Saumur, d'autres qui n'en sont pas comme les positions "inexpugnables" de la ligne Maginot. Et cette phrase : "Jusqu’au bout, l’Armée livrera un combat héroïque".
On a certes le droit de vouloir ne retenir des événements de 40 que les "combats héroïques" de certaines unités ou tout au moins de donner un coup de projecteur sur ceux-ci (comme s'ils étaient méconnus...), il n'empêche que dès lors qu'il s'agit de la plus cuisante défaite militaire française un peu de sobriété ne nuit pas.
"Jusqu’au bout, l’Armée livrera un combat héroïque" ? Non, pas l'armée. Certaines unités. Un petit nombre d'unités. Et pour chacun de ces épisodes "héroïques", combien d'unités débandées avant même d'avoir combattu ?
Ce HS s'inscrit manifestement dans une mode visant à la réhabilitation de l'armée de 40. Principal argument des adeptes de ce mouvement (outre les fameux faits d'armes, d'autant plus fameux qu'ils sont somme toute plutôt rares) : le nombre des tués. 60 000 à 90 000, ou un peu plus côté français.
Comme si, lorque une armée de plus de 3 millions d'hommes, se lance à l'assaut avec 4000 avions, 2500 chars et 14 000 canons contre des forces équivalentes, c'est à dire lorqu'environ 6 millions d'hommes se mettent à s'étriper pendant des semaines, il faudrait s'attendre à ce que cela ne donne pas lieu à des pertes un peu significatives.
Personne n'a jamais dit que l'armée française était "en dessous de tout à tous les niveaux". Et c'est justement parce que l'armée française n'était pas en dessous de tout et que la Wehrmacht était beaucoup moins forte qu'on l'a longtemps cru que la défaite en est d'autant plus cuisante. |