La libération des femmes françaises de Ravensbruck - Jean Jardin 1904-1976 Une éminence grise - forum "Livres de guerre"
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Edition du 05 juin 2008 à 13h38

Jean Jardin 1904-1976 Une éminence grise / Pierre Assouline

 

La libération des femmes françaises de Ravensbruck de Christian Favre le jeudi 05 juin 2008 à 12h17

Ce livre m'a appris beaucoup de choses. D'abord l'éxistence de différents mouvements ou associations politiques dans les années 30. Jean Jardin faisait partie d'une association se nommant "Ordre nouveau" à laquelle participait le Suisse Denis de Rougemont. "Ordre nouveau" prétendait sortir de la dualité gauche-droite, proposer "une troisième voie". Donc Jardin devint le directeur de cabinet de Laval. L'aide qu'il apporta à des amis juifs pour fuir à Alger finit par attirer l'attention de la Gestapo et c'est ainsi qu'il parti en Suisse pour une fonction à l'ambassade française à Berne. C'est la première fois que j'obtiens quelques détails concernant la libération des femmes françaises dans le camp de Ravensbruck. Les historiens suisses que j'ai lus ont à peine mentionné ce fait. On sait que le chef des renseignements suisses, le colonel Roger Masson, entretenait des contacts avec son homologue allemand le génnéral SS Walter Schellenberg, ce que l'on n'a pas fini de lui reprocher. A la fin de la guerre il était urgent de libérer ces femmes. Pierre Assouline l'explique mieux que moi…

Peut-être est-il trop tôt, en ce début de l'année 1945, pour se souvenir. C'est trop proche, trop chaud. Et la guerre n'est pas finie. Son épilogue va donner à Jean Jardin l'occasion de rendre un dernier « service » et, d'une certaine manière, de racheter, aux yeux de certains, quelques-uns de ses errements vichyssois.
Mars 1945. Peu après les accords de Yalta et le bombardement qui réduit Dresde à l'état de ruines, les forces alliées atteignent le Rhin. On sent que la fin est proche. A Paris, on sait que désormais le temps presse pour sauver ce qui peut l'être. Les jours sont comptés pour des centaines de milliers de déportés, toujours enfermés dans leurs camps en Allemagne. Dans leur retraite, les vaincus ont soit tenté d'en exterminer un grand nombre, précipitamment, soit essayé de les faire partir sur les routes dans leur sillage. Nombre de déportés, étourdis par ce lourd portail enfin ouvert, ne réalisent pas qu'ils sont, ainsi; également promis à une mort quasi certaine, leur état physique ne leur permettant pas de survivre à de tels trajets, sans aide ni nourriture. Dans certains cas, Buchenwald par exemple, tout le travail du « Comité des Intérêts Français » -, organisation intérieure clandestine des déportés contrô¬lée par les communistes, consiste justement à les empêcher de partir, à les retenir au camp pour attendre l’arrivée des troupes américaines qui les prendront en charge convenablement.
Mais à Paris, on tâtonne, on ne sait pas exactement quelle est la situation sur place. La Croix Rouge s’active, en liaison avec son Comité international basé à Genève. On revient toujours à la Suisse. Le 12 mars Carl Burckardt, président du CICR (comité international de la Croix-Rouge) s'entretient à Feldkirch avec le général SS Kaltenbrunner. On ne tarde pas à connaître l'enjeu de leur rencontre : le sort de près de 1 500 Françaises du camp de Ravensbruck. Certes les Allemands, conscients de l'issue immminente et fatale, ont accepté de laisser partir des déportés vers la Suisse et la Suède. Mais il faut absolument accélérer le processus. I1 y a urgence. Ce serait trop atroce d'arriver quelques jours trop tard. Aussi, à Paris, décide-t-on d'envoyer un homme en mission en Suisse pour tenter de débloquer la situation. Gaston Palewski, gaulliste déjà historique et directeur du cabinet du Général depuis 1942, choisit le docteur Maurice Mayer pour cette tâche délicate : pallier l'impuissance apparente de la Croix-Rouge et des consulats français. Évidemment, dès qu'il arrive en Suisse, le docteur Mayer ne s'adresse pas à l'ambassade mais plutôt à Jean Jardin, ainsi qu'on le lui a suggéré à Paris.
Jardin comprend immédiatement la situation et fait venir un homme très précieux, avec qui il a conservé d'excellentes relations depuis fin 1943, un homme de l'ombre, très efficace, qui l'a beaucoup aidé jusqu'à présent et en qui il a toute confiance : le colonel-brigadier Roger Masson, chef des services de renseigne¬ments de l'armée suisse. Avec Paul Musy, Jardin, Masson et Mayer font du bon travail grâce notamment à l'exceptionnel réseau de correspondants des SR suisses dans l'Europe des décombres. Toute une organisation, une chaîne, est mise en place pour localiser au mieux les femmes de Ravensbruck, repérer les Françaises, se renseigner sur leur nombre, leur état, leur situation. Le 3 avril, un second entretien germano-suisse a lieu, qui réunit le colonel Masson, au nom du « trio », Hans Bachmann, délégué du CICR, et le capitaine Von Eggen, représentant de Walter Schellenberg, l'homme des services de sécurité SS.
Le 9 avril, 300 Françaises â bout de force arrivent de Ravensbruck en Suisse par train, suivies, dans le courant du mois, par 840 autres, Françaises, Belges et Hollandaises.
Mission accomplie. La mission de la dernière chance pour un homme compromis? Vu de Paris, on pourrait l'interpréter ainsi. Mais pas vu de Lausanne. Jean Jardin ne s'en servira ni n'en fera état, sinon dans des relations épistolaires d'ordre privé.

Références citées par Pierre Assouline:
1. Lettre de Jean Jardin à Pierre Benouville, le 25 mai 1959. Archives privées
2. Lettres du CICR à l'auteur, le 30 août 1985 (après recherches de Françoise Perret dans les archives du Comité.



On parle de Paul Musy, je crois plutôt qu'il s'agit de Jean-Marie Musy, cet ancien Conseiller fédéral qui avait toujours misé sur Hitler contre le communisme, mais je peux me tromper, cependant je n'ai jamais entendu parler de Paul Musy.

Encore une remarque. Pierre Assouloine cite le nom de Benoît-Mechin. Il n'y pas longtemps j'ai lu la biographie de Mustapha Kémal par Benoît-Méchin, j'avais trouvé ce livre fort intéressant mais je ne savais pas qui était Benoît-Méchin. J'apprends donc qu'il écopa de 10 ans de prison pour collaboration et que c'est pendant son séjour en prison qu'il écrivit ce livre ! Le plus extraordinaire c'est sa déclaration: il s'est trouvé parfaitement bien en prison…


cordialement

cf

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