Sur le plan formel, je n'ai pas été emballé par le docu-fiction de Serge Moati. Ce genre hybride permet arrangements, oublis et réécritures. Je ne dis pas que Serge Moati a travesti l'histoire et la trajectoire de François Mitterrand à Vichy et dans la Résistance, mais les séquences reconstituées jouées par des acteurs disant un texte dialogué 66 ans plus loin et entrecoupées d'images d'archives (colorisées ?) me laissent une impression de... fiction justement, ce qui est gênant vu la surface du personnage et l'importance du régime de Vichy dans la mémoire française.
Pourtant le docu-fiction est toujours très prisé ces derniers temps des gros producteurs publics et privés de docs d'Histoire contemporaine. Ça me laisse une impression gênante chaque fois que je vois un nouveau film d'un genre calibré grand public, un grand public qui est LA légitimation des producteurs et réalisateurs de docu-fiction parfois au détriment de la rigueur historienne.
RC |