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| | La France et les Juifs / Michel Winock Vichy et l'antisémitisme de Francis Deleu le dimanche 09 mars 2008 à 19h13Bonsoir,
Il a souvent été débattu sur la législation antisémite mis en place par Vichy et sa participation dans "la solution finale". Michel Winock en conclusion du chapitre "Vichy et l'occupation" s'autorise un "coup de gueule" inhabituel mais - oh combien - pertinent.
En réponse aux partisans de la thèse démontrant que le régime de Pétain épargna de nombreux Juifs, Winock écrit : Le ralentissement, qui correspond aussi au sauvetage de nombreux juifs, est à mettre d'abord au compte des réactions de l'opinion publique, des organisations religieuses et laïques, et des personnalités qui ont osé élever la voix de la protestation. Mais l'accablant est la responsabilité écrasante de Vichy, au premier chef Pétain, Laval et leur secrétaire général à la police Bousquet. Le régime de la Révolution nationale, sans aucune demande allemande, a promulgué deux statuts successifs qui ont créé la ségrégation, privé les juifs de leurs moyens d'existence, convaincu les Allemands d'une possible complicité avec Vichy sur la "question juive". Sans doute, l'antisémitisme de Vichy n'était pas l'antisémitisme des nazis, mais, pour des considérations politiques, la Collaboration d'Etat inaugurée officiellement à Montoire par Pétain a offert à l'occupant l'outil faute duquel il n'aurait pu assurer les grandes rafles de 1942 et celles qui ont suivi en 1943 et 1944. Le tournant fatal des 2 et 4 juillet 1942, d'abord l'initiative de Bousquet, renonçant à la décision du gouvernement français, selon laquelle les arrestations seraient faites par la puissance occupante et mettant à la disposition des Allemands la police française; ensuite la ratification par Laval de cet accord, aggravé par la proposition faite aux SS de livrer les juifs apatrides de zone "libre" avec leurs enfants (pour la plupart français, au demeurant) : ce sont là les décisions les plus néfastes et les plus indignes prises par Vichy, devenu complice à part entière de la Solution finale. L'insuffisance numérique des forces policières de l'occupant a été comblée par cette collaboration zélée, où Bousquet d'abord et Laval ensuite ont cru voir une occasion d'affirmer la souveraineté de l'État français sur tout le territoire national. C'est dans cette même perspective illusoire autant que criminelle que Vichy, quand le Sud-Est de la France fut occupé par les Italiens, dans les jours qui suivirent le débarquement allié en Afrique du Nord, crut bon de protester contre les autorités italiennes, décidées à protéger les juifs réfugiés en nombre dans le département des Alpes-Maritimes. Jamais gouvernement français ne s'était montré coupable d'une telle infamie. (pp 242 et 243) Bien cordialement,
Francis. |
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