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Et Varsovie fut détuite / Henri Michel

En réponse à -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1FRANTIC JOE de G.P.

Hésitations occidentales de Nicolas Bernard le mardi 11 décembre 2007 à 23h11

Chez les Alliés anglo-américains, la situation est bien plus complexe que vous ne l'écrivez. Tout dépend en fait des rapports de force entre Churchill, la R.A.F, Roosevelt et l'U.S.A.A.F., le tout sur fond d'élections présidentielles américaines et de géostratégie mondiale.

Churchill, dès le 3 août 1944, a manifesté la volonté de soutenir l'insurrection et a donné l'ordre à la Royal Air Force d'organiser des parachutages. Mais l'opération est difficile : Varsovie est loin, la Flak parsème la Silésie et la Pologne occupée. Le premier vol inclut ainsi 14 avions, dont 5 ne reviendront pas. Devant un tel ratio de pertes, les commandants de l'aviation britanniques annulent l'opération... mais Churchill revient à la charge ! Trois appareils repartent le 8 août, trois autres dans la nuit du 9 au 10, mais ils n'atteignent pas l'objectif.

La R.A.F. ne tient absolument pas à sacrifier ses précieux équipages pour des missions aussi hasardeuses, ce d'autant que Staline refuse d'ouvrir l'espace aérien soviétique aux avions alliés. Les prochains vols impliquent dès lors des volontaires, et surtout des Polonais - lesquels agiront d'ailleurs seuls entre le 20 et le 27 août. A cette date, 160 vols ont été effectués, 27 avions ont été perdus, et la Résistance n'a accusé réception que de 50 opérations de parachutage sur 71. Le 29, les vols sont à nouveau stoppés, les pertes étant jugées trop importantes, les avions survivants étant endommagés.

Il faut attendre le 10 septembre pour voir les premiers avions américains relayer la R.A.F. exsangue. Une semaine plus tard, 110 B-17 larguent 1.800 containers : une opération spectaculaire, à mon avis destinée à impressionner l'électorat polono-américain de Roosevelt, mais dépourvue de toute efficacité, puisque la visibilité est mauvaise, aboutissant à ce que les armes tombent le plus souvent du côté allemand.

Bref, Churchill a bougé bien avant Roosevelt, pressant Staline de se montrer plus coopératif. Les deux chefs d'Etat devaient à la fois combiner leur besoin vital de l'Armée rouge pour vaincre l'Allemagne, affronter les réticences de leurs officiers supérieurs, et tenir compte de l'émotion croissante de leurs opinions publiques respectives, en particulier dans le contexte électoral américain de 1944.

Le Premier britannique saura se montrer pugnace, préconisant même à ses avions de poursuivre leur route dans le ciel soviétique malgré les menaces de la D.C.A. russe, dont il supposait qu'elle n'oserait jamais ouvrir le feu sur des appareils alliés ! Roosevelt, pour sa part, optera pour un compromis censé ne mécontenter personne : il reste immobile en août, au moment décisif, et pour ne point gêner Staline (il peut d'autant se permettre cet immobilisme que ses armées triomphent en Normandie, sur la Seine et dans le Pacifique), puis agit en septembre, pour donner des gages aux Polonais. Une fiction, évidemment.

Churchill, mais j'admets le côté hypothétique de la chose, n'a à mon sens pas agi par amour de la Pologne. Certes, il a besoin de l'A.K. pour éviter une soviétisation totale de la Pologne. Certes, il doit tenir compte de son opinion, si bouleversée que même Goebbels s'en fait l'écho dans son Tagebuch. Mais je pense qu'il voit surtout l'effroyable préjudice que Staline fait encourir à la "Grande Alliance" : l'inaction délibérée de l'U.R.S.S. ne peut que susciter des controverses, dont saura d'ailleurs se servir Hitler. Or, les Alliés ont encore besoin des Soviétiques. Bref, plus que jamais, Churchill garde en tête que l'objectif numéro 1 de l'heure reste Hitler, donc de gagner la guerre.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes