J'ai proposé ce livre avant de l'avoir lu, pensant donner mes impression au fur et à mesure de mon avancement.

Dans l'ensemble, ce livre correspond à sa description : c'est une fresque dantesque et glaciale, pleine d'aboiements gutturaux sur fond de cadavres russes empilés.

Mais déjà quelques passages m'ont fait sursauter.

Page 40 *** je n'aurais jamais osé penser que les Français refusaient l'entente franco-allemande, engendrant le drame des francs tireurs et celui des représailles ***

Il faut bien comprendre que ceci n'est pas la pensée de Sajer au moments décrits par le livre, mais au moment où il l'écrit. Que le gamin de 16 ans ait été ballotté par des évènements qui le dépasse, je veux bien le comprendre, mais 25 ans plus tard, il n'a donc pas encore accepté de reconnaître qui était l'agresseur. Bizarre, ai-je compris de travers ? Je continue ma lecture.

Page 121, confirmation de mes doutes. Sajer nous raconte ma mort abominable de son copain qui a reçu une balle de mitrailleuse d'avion dans ma mâchoire. Sous le coup de l'émotion, il se lâche en parlant d'Hitler : ***Qu'il repose en paix, je ne lui en veux pas plus à lui qu'à tous les grands dirigeants de ce monde. Lui au moins bénéficie du doute puisqu'il n'a pas eu l'occasion d'établir ces lendemains de victoire. Tandis que les autres /***/ ont laissés aux primates du globes l'occasion d'allumer un peu partout des incendies menaçant /***/ tous les potentats : industriels, franc-maçons, juifs ou culs bénits***

Bon, ça y est, je suis fixé. Sajer n'a pas été capable de rejeter le conditionnement nazi de sa dure adolescence. Son livre est franchement bien, mais il contient quelques pages de venin que son éditeur a fait mine de ne pas avoir lues.

Page 122, il regrette que les français aient choisi de jouer un tout autre jeu que celui de l'alliance avec l'Allemagne.

Et bien tu vois Sajer, quand au printemps 43, tu participes à cette première retraite de Russie, moi je suis assez content que la France ait, enfin, à peu près choisi son camp.

Jacques