Revu hier soir. Là, Bob de Niro a fait fort. Son dernier "bébé", The Good Shepherd, malgré quelques longueurs*, est l'œuvre d'un cinéaste mature qui expose le fruit de ses réflexions sur l'Histoire américaine et des histoires d'Américains, thèmes qu'il partage avec son mentor et ami Martin Scorsese dont on sent ici l'influence bien intégrée : l'amitié, la confiance et l'amour peuvent-ils survivre aux servitudes imposées par un engagement au service d'un Etat-moloch ? Historiquement bien en place - Bob est un passionné d'histoire des services secrets -, son script est servi par des acteurs qui ont su rendre la dimension de plus en plus implacable des hommes qui firent d'un OSS parfois amateur la puissante CIA. Qui furent les premiers responsables des opérations spéciales, des intox et de la subversion ? Quelles étaient leurs origines sociales ? Quelles passions et quels rêves ont-ils oubliés ou trahis ? Voilà quelques unes des pistes empruntées avec un sens de la mise en scène et une belle vista par l'acteur-réalisateur.
RC
* Sous le règne des blockbusters bourrés d'effets, au scripts-confetti et aux montages-clips, les "longueurs" peuvent agir comme des respirations bienvenues dans le cinéma américain intelligent. |